P-au-P, 17 sept. 2010 [ AlterPresse ] --- Les élections présidentielle et législatives, prévues en Haïti le 28 novembre 2010, seront des élections pluralistes, a estimé, ce jeudi 16 septembre 2010, l’ancien premier ministre français Lionel Jospin, aux termes d’une mission de cinq jours conduite, dans le pays caraïbéen, pour le compte du Club de Madrid, un forum d’anciens chefs d’État et de gouvernement.
Jospin, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse, à Port-au-Prince, la capitale haïtienne, base son jugement sur le constat que « de nombreux candidats présidentiels et parlementaires se préparent à participer » à ces joutes.
Elles sont destinées à trouver un successeur à René Préval (qui ne peut pas briguer un 3e mandat présidentiel) et à renouveler la totalité de la chambre des Députés ( 99 membres), ainsi que 1/3 du sénat (10 membres).
Le dirigeant socialiste dit, toutefois, avoir noté combien « des forces politiques contestent, non pas le principe de ces élections, mais le processus électoral en cours, et décident de ne pas y participer ».
Sans émettre de commentaires, Lionel Jospin indique avoir transmis aux autorités, ainsi qu’aux organismes et organisations en charge de la préparation de ces élections, les préoccupations des forces politiques en question.
De nombreux partis de l’opposition haïtienne, dont les socialistes (réunis au sein notamment du parti de la « Fusion des Sociaux –Démocrates »), appellent à boycotter le scrutin.
Ils réclament la démission des membres actuels du Conseil électoral provisoire (Cep) auquel ils prêtent le projet de « truquer » ces élections au profit des candidats du parti présidentiel.
La mission dirigée par Jospin s’inscrit dans le cadre du projet intitulé « leadership global pour la reconstruction d’Haïti », mis en œuvre par le Club de Madrid et financé par la Commission Européenne.
« Leadership global pour la reconstruction d’Haïti » a été lancé en juillet 2010, en Haïti, lors d’une précédente mission menée par l’ancien président chilien, Ricardo Lagos.
Ce projet vise à contribuer à la reprise du processus de réforme institutionnelle interrompu par le séisme.
La délégation a eu, au cours de son séjour, des entretiens, avec le président René Préval et le premier ministre Jean Max Bellerive.
Elle a également rencontré les membres du Cep et certains candidats à la présidence.
Fondé en 2002, le Club de Madrid se définit comme une organisation indépendante, dédiée au renforcement du leadership et des valeurs démocratiques dans le monde entier, en s’appuyant sur l’expérience et les ressources de ses membres.
Plus de 70 anciens chefs d’État et de gouvernement de 50 pays donnent de leur temps, de leur expérience et de leurs connaissances au club de Madrid. [rh rl apr 17/09/2010 10:10]