P-au-P, 9 sept. 2010 [AlterPresse] --- Le Comité d’Union et de Support aux Municipalités (CUSM) a exprimé, ce jeudi 9 septembre 2010, des inquiétudes quant à l’avenir du patrimoine national bâti à Port-au-Prince, la capitale haïtienne, où des engins de firmes de construction haïtiennes et étrangères ont commencé, en début de semaine, une opération de démolition de plusieurs immeubles au centre ville.
Les travaux de démolition réalisés dans ce secteur représentent « un danger pour le patrimoine haïtien », estime Jeannine Millet, membre du CUSM, dans un entretien accordé, jeudi, à AlterPresse.
Avec des édifices vieux de plusieurs siècles, le centre de Port-au-Prince est considéré comme le centre historique de la ville. Beaucoup de ces édifices ont été très affectés par le tremblement de terre du 12 janvier, mais certains ont résisté.
Selon Millet, avant même de penser à démolir, « il fallait faire une étude préliminaire dans la zone pour savoir ce qui doit être sauvé, […], établir un projet de construction et avoir l’assentiment des propriétaires ».
Des conditions non respectées par les autorités qui font preuve de « légèreté dans leurs décisions » sur cette affaire, s’indigne-t-elle.
Dans une note parue, début août, le CUSM avait déjà dénoncé la démolition de tout un pâté de maisons situé en face du Marché en fer, au bas de la ville de Port-au-Prince. La destruction de ces immeubles dont certains, selon Jeannine Millet, datent du 19e siècle, s’est faite sans l’accord des propriétaires.
L’Institut de Sauvegarde du Patrimoine National (ISPAN), organisme public créé en 1979, avait, pour sa part, pointé du doigt « des démolitions aveugles […] qui obligent à réfléchir sur des questions liminaires telles [notamment] : doit-on ou peut-on tout conserver ? A qui appartient le patrimoine ? »
Dans le numéro du mois d’août de son bulletin, l’ISPAN fait état d’une étude en cours et qui lui avait « déjà permis d’identifier un certain nombre d’édifices à haute valeur de patrimoine [dans le périmètre du marché en fer].
Parmi ceux-ci, des magasins à structures en fer et fonte, datant de la fin du 19e siècle, ainsi que de vaste halles en maçonnerie de briques d’argile parfaitement conservées ou aisément récupérables »
L’Institut assure qu’« il y existe de nombreux autres spécimens du même genre dans tout le centre ville de Port-au-Prince ».[kft rl apr 9/09/2010 13 :20]