Correspondance
Par Weibert Arthus
Paris, 27 déc. 03 [AlterPresse] --- Les nouvelles de la présence d’un bateau de guerre sud-africain, le « Drakensberg », avec cent trente-trois (133) marins et des équipements et matériels militaires, en Haïti ne sont pas bien accueillies par la diaspora haïtienne.
Des associations et personnalités de la communauté haïtienne de France entendent manifester, ce lundi 29 décembre, devant l’Ambassade sud-africaine. L’objectif est « de signifier au président Thabo Mbeki et aux frères sud-africains le refus des Haïtiens d’accepter ce soutien aveugle de l’Afrique du Sud au gouvernement haïtien » considéré comme « hors la loi » par une grande partie de la population, ont indiqué les organisateurs au correspondant d’AlterPresse.
Au cours de cette manifestation, la communauté haïtienne doit recevoir le soutien de plusieurs organisations caribéennes, africaines et françaises.
Le comité préparatif, composé d’associations et de personnalités haïtiennes et étrangères, prévoit de remettre à l’Ambassadeur sud-africain en poste à Paris, une lettre de protestation adressée au président Mbeki. Il entend demander au chef d’Etat sud-africain le retrait de ses troupes en Haïti et l’annulation de son voyage prévu le 1er janvier, à l’occasion de la célébration du bicentenaire de l’indépendance d’Haïti.
D’autres courriers seront également adressés à Nelson Mandela, à Monseigneur Desmond Tutu et à toute la société civile sud-africaine pour leur faire part du malaise que pourrait provoquer l’assassinat d’un citoyen haïtien par un soldat sud-africain au cours de cette période de troubles que traverse Haïti.
Certaines associations basées en France comme le Collectif Haïti, l’Action Collective Haïtienne Internationale, la Ligue des Exilés Haïtiens et Caraïbes Aller retour ont déjà entrepris certaines démarches visant à alerter l’opinion publique sud-africaine sur le caractère inapproprié de ce « soutien aveugle » à un pouvoir décrié dont des manifestations quasi quotidiennes exigent le départ.
Selon des informations en provenance de l’Afrique du Sud, plusieurs secteurs estiment que la décision du président Thabo Mbeki est « dénuée de sens et sans contenu symbolique » à un moment où Haïti est en proie à la violence depuis plusieurs semaines, dans le cadre de manifestations anti-gouvernementales réprimées par la police et les partisans armés du pouvoir.
A Paris, au cours de la manifestation du lundi 29 décembre, les organisateurs déclarent qu’ils vont dire « oui aux relations bilatérales entre l’Afrique du Sud et Haïti mais non à la collaboration avec la dictature de Jean-Bertrand Aristide ». [wa gp apr 27/12/2003 02:40]