P-au-P, 3 sept. 2010 [AlterPresse] --- Le gouvernement des Etats-Unis a procédé, ce jeudi 2 septembre 2010, à la remise de certificats à une première promotion de « paysans vulgarisateurs » en Haïti, annonce un communiqué de l’ambassade américaine, à Port-au-Prince.
La cérémonie s’est déroulée au Centre Rural de Développement Durable de Bas Boen en Plaine du cul de sac ( dans la périphérie nord de Port-au-Prince, la capitale haïtienne), en présence entre autres du ministre de l’Agriculture, des ressources naturelles et du développement rural, Joanas Gué.
Elle clôturait un programme de formation entrepris dans le cadre du projet « Winner », financé par l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) et réalisé en coopération avec le ministère de l’Agriculture, des ressources naturelles et du développement rural et le ministère de l’Environnement.
L’objectif de la formation est de faire des paysans des « agents de vulgarisation ». Ils seront ainsi « chargés de diffuser les pratiques agricoles modernes dans leurs communautés respectives. Ce qui permettra d’augmenter la production et d’améliorer les conditions de vie des populations rurales dans les zones d’intervention », lit-on dans le communiqué.
Le projet vise à former 5000 paysans au cours des 5 prochaines années.
Les premiers participants ont été sélectionnés à partir d’organisations paysannes, selon le communiqué qui ne précise pas lesquelles. Ils ont suivi des cours de base sur les techniques d’agriculture, l’environnement et le planning familial notamment.
Ils ont également bénéficié de cours de spécialisation pratiques et théoriques sur la conservation des sols, les cultures céréalières et maraichères ainsi que l’élevage.
Une récente opération passant par le projet « Winner » et bénéficiant du soutien financier de l’USAID avait provoqué de vives réactions dans certains milieux ruraux en Haïti. Elle concernait un don, au gouvernement haïtien, de semences hybrides de « Monsanto », une compagnie multinationale spécialisée dans la commercialisation des engrais chimiques.
Des organisations paysannes, dans le département du plateau central, avaient considéré ce geste comme une tentative de renforcer la dépendance chez les cultivateurs haïtiens envers ce produit dont l’utilisation tendrait, selon elles, à diminuer progressivement le rendement des sols.
Elles avaient assimilé ces semences considérées « transgéniques » de Monsanto à un « cadeau empoisonné » et dénoncé une menace contre la souveraineté alimentaire d’Haïti. [kft rl gp apr 3/09/2010 14:00]