P-au-P., 27 aout 2010 [AlterPresse] --- Le secrétaire général de l’Organisation des États Américains (OEA), Jose Miguel Insulza, estime "normal" le processus électoral mis en œuvre en Haiti actuellement par le Conseil Électoral Provisoire (CEP) en vue d’élire un nouveau président et de renouveler le parlement le 28 novembre prochain.
Lors d’une conférence de presse à l’issue d’une visite de moins de 24 heures dans le pays caraïbe, Insulza soutient qu’« il n’y a aucune raison pour ne pas avoir confiance dans le processus électoral », marqué par le rejet de 15 candidatures de la course à la présidence, alors que 19 candidats ont été agréés.
« Chaque pays a ses règles » en matière d’exigences faites aux individus désireux de se porter candidats, qu’il s’agisse de « résidence, d’âge, de délai pour se présenter ou des personnes qui ne peuvent pas briguer » un poste électif, déclare le numéro un de l’OEA.
« Il ne nous appartient pas de déterminer les règles qui sont les meilleures ou les pires », ajoute-t-il.
Le CEP est sous le feu des critiques de plusieurs secteurs qui mettent en doute son indépendance. Des candidats évincés demandent leur réintégration dans la compétition, boycottée par des partis d’opposition, qui jugent non crédible le processus électoral.
Insulza assure cependant que pour l’heure, l’organisme n’a aucune préoccupation en ce qui concerne les étapes qui doivent conduire aux prochaines élections. Pour lui, le processus « respecte généralement » les règles en vigueur en Haïti.
Dans ce sens, le secrétaire général de l’organisation hémisphérique fait remarquer que depuis 2006, Haïti dispose d’un registre électoral « totalement crédible » et même « meilleur que ceux dont se servent encore certains pays de la région ».
Autre garantie : la Mission d’observation conjointe de l’OEA et de la Communauté économique de la Caraïbe (CARICOM), dont le déploiement a commencé dans le pays le 5 aout dernier, pourra vérifier que les élections sont libres et que les votants bénéficient du secret des urnes pour pouvoir exercer leur devoir civique, poursuit Insulza.
Il souligne aussi que les formations politiques et candidats présents dans la course constituent une palette d’options différentes et que les électeurs auront « le choix ».
La mission de l’OEA-CARICOM vérifiera également les opérations de comptage des votes et demeurera en Haiti jusqu’à la fin du processus, assure encore le secrétaire général de l’OEA.
Jose Miguel Insulza dresse un bilan positif de son voyage en Haiti et des diverses rencontres qu’il a effectuées, notamment avec le président René Préval.
Il rapporte que le chef de l’État a entamé une série de rencontres avec les candidats à la présidence pour les informer des projets en cours afin qu’ils en prennent compte dans la formulation de leurs argumentaires de campagne.
Pour le secrétaire général de l’OEA, des questions d’ordre économique et social liées à la reconstruction d’Haiti après le terrible séisme du 12 janvier devraient être au cœur de la prochaine campagne électorale.
Il souhaite « de nombreux débats » et de « nombreuses discussions sur l’avenir de Haïti ». [gp apr 27/08/2010 11:00]