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Haït-Présidentielle : Suspense à la veille de la publication de la liste des candidats agréés

Par Rodrigue Lalanne

P-au-P, 19 août 2010 [AlterPresse] ---Vingt quatre heures avant la publication de la liste définitive des candidats autorisés à mener campagne pour la présidentielle du 28 novembre 2010, le suspense atteint son maximum, dans une ambiance dominée par des rumeurs les unes plus folles que les autres et des mesures de sécurité publique renforcées.

Les raisons, pour lesquelles le Conseil électoral provisoire (Cep) a reporté au vendredi 20 août 2010 la sortie de la « fameuse liste » continuent d’alimenter des interventions à travers les médias.

La publication de cette liste des candidats agrées constitue une étape cruciale de tout processus électoral en Haïti durant les deux dernières décennies. Elle était prévue trois jours plutôt (soit le mardi 17 août 2010) dans le calendrier que le Cep a lui-même publié au cours du mois de juillet.

Officiellement, l’institution électorale, par l’intermédiaire du bureau du contentieux électoral national (Bcen), juge, en dernière instance, des contentieux électoraux, veut se donner le temps nécessaire à l’examen du « nombre considérable de recours […] exercés par certains candidats contre les décisions rendues par le bureau du contentieux
électoral départemental (Bced) ».

Entre temps, dans la rue, les gens n’en finissent pas de produire des commentaires sur une décision supposée du Cep de rentrer in-extremis, mardi dernier, la liste des candidats agréés suite à des « pressions » relatives à « certains noms » qui y figureraient et à qui, « au plus haut niveau », on souhaiterait voir le Cep attribuer un « carnet » en bonne et due forme.

La malice populaire appelle ainsi généralement la décision prise par l’organisme électoral de ne pas agréer la candidature de quelqu’un à un quelconque poste électif.

Et, comme, dans la rue port-au-princienne, une rumeur peut se faire accompagner de son contraire, il se dit aussi que ce sont plutôt les « carnets » infligés à « ces mêmes noms » qui auraient fait rétracter le Cep et …les « autres autorités concernées », histoire de retarder l’échéance pour mieux se préparer à l’éventualité d’un macadam allumé par la colère des « recalés » et de leurs partisans.

Quoi qu’il en soit, « info ou intox », la mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) veut parer à toute éventualité : elle a mis, ce jeudi 18 août, sa police civile, la UNPol, en état d’alerte. En prévision des rassemblements et des mouvements de foule qui pourraient se produire et en appui aux possibles besoins d’intervention de la Police nationale d’Haïti (Pnh), explique le porte-parole de la mission onusienne, lors d’un point de presse, à Port-au-Prince, la capitale d’Haïti.

Entre-temps, les trente-quatre (34) prétendants à la magistrature suprême, qui ont déposé leur dossier au Cep, croisent les doigts, particulièrement les 9 d’entre eux qui sont la cible de contestations. Parmi ces derniers, le candidat de « Inite » (Unité), le parti présidentiel, Judes Célestin, les anciens premiers ministres d’Aristide, Yvon Neptune, et de Préval, Jacques Édouard Alexis, ainsi que la « pop star », Wyclef Jeannel Jean, objet, ces derniers jours, de menaces de mort, selon ses déclarations faites dans la presse internationale. [rl gp apr 18/08/10 17:14]