P-au-P, 12 août 2010 [AlterPresse] --- La branche haïtienne du fonds des nations unies pour la population (Unfpa-Haïti) exhorte les autorités nationales à écouter les besoins des jeunes, Haïtiennes et Haïtiens, en proie à toutes sortes de vulnérabilités, à l’occasion de la célébration, ce jeudi 12 août 2010, de la journée internationale de la jeunesse autour du thème « dialogue et compréhension mutuelle ».
Ce dialogue pourrait permettre d’atteindre les « objectifs du millénaire », d’autant que les jeunes constituent « un groupe émergent » de la population haïtienne, avance le péruvien Igor Bosc, représentant de Unfpa-Haïti, au cours d’une cérémonie officielle de célébration, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Les jeunes jouent, par exemple, un rôle d’avant-garde dans l’expression musicale et artistique, et participent à la reconstruction post-séisme. Ils constituent également une force de solidarité indéniable.
Estimée à 2 millions d’individus, soit 21% de la population totale dont l’âge médian est de 22 ans, la population jeune en Haïti serait particulièrement concentrée en zone urbaine.
« C’est un bonus démographique, il faut en profiter. Beaucoup de pays l’ont fait et c’est l’occasion pour Haïti de le faire », considère Bosc.
En principe, dans tous les pays, les jeunes constituent une force humaine pour le développement.
« C’est une force de changement positif et une force en ce qui concerne l’innovation technologique. La jeunesse a un idéal, de la vision qui est essentiel pour un développement continu et pérenne d’une société. Les jeunes ne sont pas des bénéficiaires passifs, mais ce sont des agents effectifs du changement », relève, de son côté, la coordonnatrice résidente a.i du système des Nations Unies en Haïti, la belge Françoise Gruloos-Ackermans, par ailleurs représentante en Haïti de la branche nationale du fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef-Haïti).
Malheureusement, « il existe des vulnérabilités liées à la nouvelle situation post-séisme ».
« Ces vulnérabilités sont d’une certaine manière exacerbées. Je note des violations des droits humains et aussi des violences de genre », révèle Bosc, qui entend encourager le gouvernement haïtien à entamer un dialogue avec les jeunes.
Le taux de scolarité des jeunes (15 à 24 ans révolus, d’après les Nations Unies) est plus faible que dans les autres tranches d’âge et les différences sont importantes entre filles et garçons, de même qu’entre milieu rural et urbain, dans le territoire caribéen.
70% des jeunes en Haïti sont inactifs, tandis que l’entrée en union est très élevée, notamment pour les filles, soit 33% pour les adolescentes de 15 à 19 ans.
De plus, la baisse de la fécondité - plus lente chez les adolescentes que chez les autres femmes - contribue à la vulnérabilité sociale des jeunes en Haïti.
Ces vulnérabilités représentent « des handicaps majeurs en terme de développement durable » et risquent d’empêcher « que les générations futures aient des meilleures conditions de vie pour rompre le cycle générationnel de la pauvreté », craint Igor Bosc.
Inclure les jeunes dans les politiques de développement en Haïti
Comme pour calmer les appréhensions de l’Unfpa-Haïti, le titulaire du ministère de la jeunesse, des sports et de l’action civique (Mjsac), Evans Lescouflair, a mis en avant les réalisations de son ministère, notamment l’opération 2018 qui vise à recruter et former de jeunes footballeurs haïtiens dans la perspective d’une participation à la phase finale de la coupe du monde de football de la fédération international de football association (Fifa).
« Je viens vous exhorter au ralliement, à la combativité, à l’unité, pour rebâtir ce pays qui est le vôtre, le nôtre », appelle Lescouflair, rappelant son engagement auprès des jeunes.
« Les jeunes [filles et garçons] sont prêts à jouer leur rôle, pourvu qu’ils soient pris en compte » dans les politiques de développement, soulève, pour sa part, Yadely Louis-Jeune, 23 ans, membre du mouvement Kiro en Haïti.
En compagnie de 3 autres jeunes du pays, Yadely Louis Jeune devra représenter Haïti à la conférence mondiale de la jeunesse, laquelle se tient Mexique du 21 au 24 août 2010.
L’Unfpa-Haïti a profité de la cérémonie officielle de célébration [du 12 août] pour lancer la 25e année internationale de la jeunesse, qui commence ce 12 août 2010 pour prendre fin le 11 août 2011.
Entre août 2010 et août 2011, seront annoncés les conditions de participation ainsi que les critères de sélection au prix Unfpa-Jeunesse, en train d’être discuté avec le ministère haïtien de la jeunesse, des sports et de l’action civique. [kft rc apr 12/08/2010 13:35]