En perspective : des pourparlers sur des accords préférentiels au sujet de certains produits, à l’exemple du Mercosur envers la république d’Haïti.
P-au-P, 9 août 2010 [AlterPresse] --- Le gouvernement de Leonel Fernadez Reyna mise sur l’accord de partenariat économique (Ape), souscrit en 2009 entre l’Union européenne (Ue) et les pays caribéens, comme mécanisme susceptible d’orienter la coopération bilatérale entre les 2 pays qui se partagent l’île d’Haïti, indique une dépêche de l’agence en ligne dominicaine « Espacinsular », partenaire d’AlterPresse.
L’accord de partenariat économique Ue / pays caribéens « établit le mécanisme à travers lequel la République Dominicaine et Haïti peuvent régulariser et formaliser leurs échanges bilatéraux », rappelle Julio Ortega Tous, tout juste nommé secrétaire exécutif (pour la partie dominicaine) de la commission mixte binationale entre les deux pays.
« Il s’agit d’un accord qui, en plus d’établir des préférences de libre commerce entre l’Union Européenne et les pays des Caraïbes, oblige les États de la région à mettre en application, entre eux, ce même régime de préférences tarifaires », souligne Ortega Tous, qui répondait, le dimanche 8 août 2010, aux questions du journaliste Manuel Jimenez dans le cadre de l’émission « En une heure » diffusée, chaque dimanche matin, sur la chaîne de télévision dominicaine « Coral 39 ».
Ayant adhéré à cet accord l’année dernière, Haïti devrait étendre les préférences de libre commerce, dont elle jouit avec l’Union Européenne, aux autres pays de la région qui sont membres du forum de consultation des pays caribéens [Cariforum] et du marché commun des pays des Caraïbes (Caricom), dont la République Dominicaine.
Mais, pour cela, doivent se tenir des négociations bilatérales [entre les 2 Etats de l’île], propose Ortega Tous.
"Cette conversation est en cours entre les autorités haïtiennes et dominicaines », dit-il.
Les deux parties, haïtienne et dominicaine, ont déjà évoqué une liste d’exclusion qui permettrait de réduire de 10% les tarifs normaux, perçus en Haïti sur les produits dominicains, révèle l’officiel dominicain.
En échange, la République Dominicaine, accorderait à Haïti une préférence totale et unilatérale, semblable à celle que viennent de consentir, envers l’administration politique à Port-au-Prince, les pays du marché commun sud-américain (Mercosur), promet le nouveau secrétaire exécutif (partie dominicaine) de la commission mixte bilatérale entre les deux pays qui se partagent l’île.
Appelée à être supprimée dans un délai de cinq à dix années, cette mesure donnerait du temps au processus de reconstruction et de croissance de la production haïtienne exportable, et permettrait, de cette manière, de parvenir à une réelle intégration avec la République Dominicaine », considère l’économiste dominicain Julio Ortega Tous, déclarant avoir formulé cette proposition à titre personnel.
La commission (dominicaine) de négociations commerciales, nommée au ministère des affaires étrangères, la direction de commerce extérieur et d’industrie ainsi que les associations patronales dominicaines devraient se prononcer sur le sujet, annonce Ortega Tous.
La République Dominicaine vend à Haïti pour quelques 700 millions de dollars américains par an (US $ 1.00 = 41.00 gourdes ; 1 euro = 55.00 gourdes aujourd’hui), contre environ dix millions de dollars annuels rapportés (à Haïti) par les produits haïtiens commercialisés de l’autre côté de la frontière, selon des statistiques du centre d’exportation et d’investissement (CEI) dominicain.
Ces déclarations interviennent un peu plus d’une semaine après que les chefs d’État des deux pays, René Garcia Préval (Haïti) et Leonel Fernandez Reyna (République Dominicaine), eurent relancé les travaux de la commission mixte binationale haïtiano-dominicaine, lors d’une cérémonie dans la ville haïtienne de Ouanaminthe (commune frontalière avec Dajabon), le samedi 31 juillet 2010.
Prévue par l’accord de base de coopération, signé entre les deux républiques, le 31 mai 1979, la commission mixte binationale haïtiano-dominicaine a notamment pour tâches d’analyser régulièrement la coopération bilatérale, afin de recommander aux deux gouvernements les mesures à adopter et à mettre en pratique pour améliorer et renforcer la coopération.
Environ cinq jours après la cérémonie, Fernandez a désigné l’économiste Julio Ortega Tous comme secrétaire exécutif de la commission mixte binationale haïtiano–dominicaine.
Le nom de son vis-à-vis haïtien n’est toujours pas connu. [rl rc apr 09/08/2010 15:02]