P-au-P, 06 août 2010 [AlterPresse] --- Des interventions, dans les camps de personnes déplacées après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, ont permis d’éviter une crise nutritionnelle en Haïti, selon le rapport préliminaire, d’une récente enquête nutritionnelle conduite par le ministère de la santé publique et de la population (Mspp) et la branche en Haïti du fonds des Nations-Unies pour l’enfance (Unicef) et transmis à AlterPresse.
« Il s’agit d’une stabilisation de la situation nutritionnelle dans toutes les zones affectées par le séisme, vu que ses résultats sont similaires à ceux des enquêtes précédentes au séisme, effectuées en 2006, 2008 et 2009 », lit-on dans le rapport.
Environ 5 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, révèle néanmoins l’enquête, réalisée, entre le 29 avril et le 7 juin 2010, dans des camps installés dans les communes des départements géographiques de l’Ouest et du Sud-Est (affectés par le séisme du 12 janvier) ainsi que dans le département de l’Artibonite (non directement touché).
Quoi qu’il en soit, la prévalence de la malnutrition aiguë, chez les enfants de moins de cinq ans, est en dessous du seuil d’urgence, reconnu par les standards de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), signalent les enquêteurs.
« L’assistance humanitaire, octroyée aux populations vulnérables vivant dans des camps, a grandement contribué à prévenir une dégradation de la situation nutritionnelle durant les six derniers mois [février à juillet 2010] », confirme la belge Françoise Gruloos-Ackermans, représentante de Unicef-Haiti.
Malgré tout, les défis d’avant le séisme demeurent, souligne Gruloos-Ackermans, estimant qu’un (1) enfant haïtien sur trois (3) souffre de malnutrition chronique et est affecté par un retard de croissance.
La représentante de l’Unicef en Haïti craint que la saison cyclonique ne vienne pas aggraver la situation nutritionnelle dans le pays.
En plus des activités nutritionnelles dans les camps de personnes déplacées, il est nécessaire d’améliorer l’accès à l’eau potable, à l’assainissement, aux services de santé ainsi qu’à l’éducation, tout en restant vigilants quant aux possibles chocs futurs de la sécurité alimentaire, recommande Francoise Gruloos-Ackermans.
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Elle encourage, en outre, l’allaitement maternel.
45% des femmes allaitent pendant trois mois en Haïti, contre 25 pour cent pendant six mois, selon les dernières estimations officielles.
La représentation de l’Unicef en Haïti souhaite une nette augmentation de ces pourcentages.
La semaine prochaine (8-14 août 2010) sera, d’ailleurs, consacrée par Unicef-Haïti à une campagne de promotion de l’allaitement maternel à travers le pays caribéen. [cer rc apr 06/08/2010 17:03]