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Haïti/Tic/Post-séisme : Les réseaux sociaux sur la toile ont le vent en poupe chez les jeunes du pays

Facebook serait très prisé parmi les utilisatrices et utilisateurs en Haïti...

Par Francesca Théosmy

P-au-P, 5 août 2010 [AlterPresse] --- Conserver les liens avec ses amies et amis, même quand ils sont loin : c’est le vœu réalisé par les réseaux sociaux et qui fait se précipiter sur la toile des milliers de jeunes haïtiennes et haïtiens, constate l’agence en ligne AlterPresse.

Les réseaux sociaux, sur la toile, comme « Tagged », « Hi 5 », “Facebook”…, sont de plus en plus populaires auprès des moins de 35 ans.

Dans cette gamme d’outils technologiques d’information et de communication (Tic), le plus fréquenté, reste le géant Facebook, qui a annoncé récemment avoir atteint les 500 millions d’utilisatrices et d’utilisateurs dans le monde.

En Haïti, plus de 60 000 utilisatrices et utilisateurs de plus de 18 ans sont connectés sur le réseau Facebook. Un chiffre qui ne cesse de progresser !

Giovanni J., 21 ans, affirme passer en moyenne2 heures par jour sur le réseau de Facebook. Se connecter ainsi sur ce réseau constitue, pour lui, un moyen de rester en contact avec ses amis et d’échanger avec des filles de son âge.

« On fait beaucoup de rencontres. C’est pour cette raison que je m’y suis inscrit. Rien d’autre », dit-il.

Le fait, également, de pouvoir rester informé des activités de ses amis, lire leurs commentaires sur des sujets d’intérêts et regarder leurs photos, est une autre source de motivation..

« J’ai retrouvé des amis, des gens de ma famille que je n’ai pas connus avant et [j’ai pu] avoir d’autres amis…Je trouve que c’est un site qui te permet de t’introduire dans le monde, d’avoir connaissance des faits et des nouveautés », explique Phoebe E., 24 ans, pour qui le réseau est un véritable compagnon.

Ce sont principalement les jeunes qui fréquentent des espaces, comme les cybercafés. Ils y viennent souvent pour se connecter à des réseaux sociaux, confie Kervens J-B., 17 ans, qui travaille à plein temps dans un cybercafé de Pétionville, municipalité à l’est de la capitale Port-au-Prince

« Nous avons douze (12) postes d’ordinateurs. Certaines fois, toutes les utilisatrices et tous les utilisateurs présents sont connectés sur Facebook. Certaines gens, qui ne savent pas comment se servir d’un ordinateur, nous sollicitent régulièrement en vue d’ouvrir un compte sur le réseau », rapporte Rubens T., autre responsable de cybercafé.

La controverse, entourant le respect de la confidentialité sur Facebook, ne laisse pas indifférents les jeunes haïtiens.
Tout en vantant les qualités du réseau, certaines utilisatrices et certains utilisateurs se montrent très critiques et déclarent s’inquiéter du respect de la vie privée.

« Je n’aime pas cette idée. Les gens publient n’importe quelle photo, racontent tout sur eux-mêmes », signale Rubens T., soulevant certaines dérives dans l’utilisation du site.

Le séisme du 12 janvier 2010 a détruit de nombreux cybercafés. L’accès, déjà restreint aux outils informatiques, en a souffert.

Toutefois, l’engouement pour les réseaux sociaux sur la toile pourrait inspirer des politiques favorisant une meilleure maîtrise des technologies de l’information et de la communication (Tic) par une population, majoritairement (environ 80% des 8,300,000 Haïtiennes et Haïtiens en 2005)) composée de jeunes.

En juillet 2010, un fonds a été créé au sein de l’Union internationale des Télécommunications (Uit) pour Haïti.

Ce fonds devrait permettre de financer certains projets touchant les priorités des responsables haïtiens dans le domaine, notamment les applications et les services lies aux Tic. [kft rc apr 5/08/2010 9:33]