P-au-P, 04 août 2010[AlterPresse] --- Près de sept mois après le tremblement de terre du 12 janvier, ayant fait, selon les chiffres officiels, 300 000 morts et autant de blessés, l’aspect de la capitale hattienne rappelle continuellement les premiers instants qui ont suivi le séisme.
Ici, des ruines d’édifices en attente de déblaiement. Là, des rues encore encombrées de tonnes de gravats qui empêchent la circulation des voitures et des piétons.
Autres éléments du paysage, et pas des moindres, des maisons ayant été marqué au rouge par le ministère des Travaux publics (dangereuses et donc à démolir) sont encore là, dans leur position penchée, prêtes à s’effondrer.
Pour compléter le tableau, il faut ajouter la grande quantité de déplacés qui occupent encore les rues. Tel est le cas à l’entrée de la route dite des rails à carrefour [sortie sud de la capitale], où ils habitent au milieu même de la chaussée.
Sur le plan des divertissements, mises à part quelques initiatives prises par les jeunes eux-mêmes, dont l’organisation de championnats de foot-ball de quartiers, force est de constater une offre totalement nulle. Indicatrices à ce sujet, les places publiques qui servaient de lieux récréatifs et de loisirs sont transformées, depuis le séisme, en camps de déplacés.
Et comme si ce lot ne lui suffisait, Port-au-Prince doit aussi « gérer » la présence d’une invitée surprise, qu’elle avait, dans une assez large mesure, mise à la porte et qui est revenue à la charge, à la faveur de la confusion créée par le 12 janvier 2010. Il s’agit de l’insécurité.
De rampante, dans tous les premiers moments de l’après-séisme, elle est aujourd’hui redevenue ou presque, comme dans un passé récent, un élément du décor port-au-princien. Cela par ses coups spectaculaires dont le plus récent est l’assassinat, dans l’après-midi du mardi 3 août, du médecin et dirigeant de l’opposition politique haïtienne, Ronald Joseph. [rh rl gp apr 04/08/2010 17:00]