P-au-P., 22 dec. 03 [AlterPresse] --- Pour la première fois depuis la crise politique ouverte en Haiti, une manifestation anti-gouvernementale a pu se réaliser, ce 22 décembre, jusqu’au bout, à Port-au-Prince, malgré un bilan de 2 morts par balles et 6 blessés.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de la capitale. Des personnalités politiques, intellectuelles, féministes, artistes et gens de toute condition ont pris part la marche, réclamant la démission du président Jean Bertrand Aristide.
Au terminus de la Faculté de Sciences Humaines, Evans Paul, dirigeant de la coalition Convergence Démocratique, membre de la plate-forme politique et civique qui a convoqué la manifestation, a exprimé sa satisfaction. Il a estimé que « la conviction du peuple est plus forte que les agressions des bandes armées ».
André Apaid, coordonnateur du Groupe 184, a réitéré son appel à Aristide le « priant » de démissionner. Il a annoncé que le mouvement de protestations anti-gouvernementales va se poursuivre sans relâche.
Durant la marche, les manifestants ont à plusieurs reprises applaudi la police, qui a sécurisé la manifestation du début à la fin.
Durant les dernières semaines, les protestations antigouvernementales ont été violemment dispersées par la police et les groupes de partisans du pouvoir.
Ce 21 décembre, l’ambassadeur américain, James Foley, qui prône (comme Aristide) une solution basée sur une proposition de « compromis » de l’église catholique, avait demandé à la police d’assurer la sécurité des manifestations prévues pour cette semaine.
Le secrétaire d’état de la communication, Mario Dupuy, a estimé sur Radio Métropole que la police a fait « un excellent travail ».
Selon la police, 2 personnes ont été tuées par balles et 6 autres blésées, lorsque des hommes armés montés à bord d’un vehicule de location ont ouverts le feu sur les manifestants au centre de la capitale.
Par ailleurs, une autre démission a été enregistrée ce 22 décembre au niveau du gouvernement. Le directeur général du ministère de l’environnement, Gabriel Nicolas, s’est retiré. Il a ainsi rejoint les rangs de 5 autres responsables qui ont laissé le gouvernement durant ces 2 dernières. [gp apr 22/12/2003 16:30]