P-au-P, 30 juillet 2010 [AlterPresse] --- Les autorités des deux pays partageant l’île devraient encourager l’implantation d’un secrétariat permanent disposant d’infrastructures, d’équipements et de budget nécessaires à la redynamisation et au fonctionnement régulier de la commission mixte bilatérale.
C’est ce que proposent une quinzaine d’organisations haïtiennes et dominicaines, dont le groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), le service jésuite aux réfugiés et migrants (Sjrm) et « Progressio Hispaniola », dans une déclaration conjointe à la veille de la relance officielle de la commission mixte bilatérale, le samedi 31 juillet 2010 au Nord de l’île, par les présidents René Garcia Préval d’Haïti et Leonel Fernandez Reyna de la République Dominicaine.
La création de ce nouvel organe permettrait le suivi des processus de négociation et la mise en œuvre des accords, conclus et ratifiés par les deux Etats en vue de l’application des solutions aux problèmes communs, indiquent les organisations signataires de la déclaration transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Très active entre 1996 et 2000, la commission mixte bilatérale a suspendu ses travaux, suite à plusieurs difficultés liées notamment à l’insuffisance d’accords sur la question migratoire et les échanges commerciaux, rapporte Colette Lespinasse, coordonnatrice du bureau exécutif du Garr.
La militante de droits humains met également en cause « un manque de volonté politique de part et d’autre ».
Il est nécessaire pour Haïti et la République Dominicaine d’ouvrir la commission mixte bilatérale à la représentation et à la participation de la société civile des deux pays, tout en promouvant et en renforçant les mécanismes institutionnels relatifs au traitement de sujets d’intérêts communs, tels la migration, le commerce, le développement frontalier, la vulnérabilité de l’environnement et la coopération dans le processus de reconstruction d’Haïti, suggèrent les organisations signataires de la déclaration.
Pour donner un caractère inaliénable, aux accords qui seront conclus dans le cadre des travaux de ladite commission mixte bilatérale, les organisations signataires de la déclaration du 30 juillet 2010 exhortent les 2 Etats à soumettre les conclusions aux processus de ratification prévus par les Constitutions des deux pays, en l’occurrence la sanction des 2 parlements, dans l’objectif de garantir l’engagement des 2 Etats à respecter ces traités.
Elles demandent aussi le déploiement d’efforts concertés en vue « d’aboutir à un échange équilibré, juste, qui soit profitable pour tous et toutes, et respectueux de la diversité culturelle ». [cer rl rc apr 30/07/2010 14:59]