Par Carl Edouard Régis
P-au-P, 29 juillet 2010 [AlterPresse] --- Avec l’arrivée de sept (7) premiers délégués, le jeudi 5 août 2010, l’Organisation des Etats-Américains (Oea) et la communauté des Etats des Caraïbes (Caricom) commenceront à observer le processus devant aboutir à la présidentielle et aux législatives prévues pour novembre 2010, confirment Ricardo Seitenfus et Earl Stephen Huntley, respectivement représentants des deux organisations régionales en Haïti, dans une conférence de presse le 29 juillet, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
« Il s’agit de la plus importante, la plus nombreuse et la plus chère mission d’observation électorale dans toute l’histoire de l’Oea », fait savoir Seitenfus, représentant de l’Oea en Haïti.
Le coût de la mission d’observation électorale Oea-Caricom en Haïti s’élève à 5, 3 millions de dollars américains (US $1.00 = 41.00 gourdes ; 1 euro = 55.00 gourdes aujourd’hui) pour cette année 2010.
Cette mesure fait suite au séisme meurtrier du 12 janvier, qui a détruit beaucoup d’infrastructures dans le pays, explique l’ambassadeur Seitenfus.
Majoritairement fonctionnaires de l’Oea, les sept premiers membres de la mission d’observation électorale Oea-Caricom auront une première mission de préparations logistiques afin de faciliter l’arrivée progressive, entre août et décembre, de plus d’une centaine d’autres sur le territoire national.
Les premiers arrivés du 5 août 2010 seront accompagnés du secrétaire général adjoint de la Caricom, Colin Granderson, nommé chef de la mission, apprend AlterPresse.
Ancien chef de la mission civile internationale en Haïti (Micivih), durant les années 1990, Granderson a participé à diverses missions dans le pays, notamment après le coup d’Etat militaire qui avait renversé, le 30 septembre 1991, le président du 16 décembre 1990, Jean Bertrand Aristide.
Au total, 193 observateurs internationaux Oea-Caricom vont être déployés sur tout le territoire haïtien, entre août et décembre 2010, avec pour objectif de s’assurer de la bonne marche des opérations électorales jusqu’à la proclamation (fin décembre prochain) des résultats définitifs des élections, déjà contestés par plusieurs regroupements de partis politiques d’opposition au président René Garcia Préval et au premier ministre Joseph Jean Max Bellerive.
Outre la mission d’observation électorale, l’Oea s’engage à fournir un appui technique aux prochaines consultations.
Cette assistance technique consistera, dans un premier temps, en la mise à jour des adresses des électrices et électeurs.
« Environ 9% des personnes, inscrites sur la liste électorale depuis 2005, sont décédées ou déplacées après le séisme », selon les estimations du représentant de l’Oea en Haïti.
En plus de l’épuration de la liste électorale, l’Oea promet d’accompagner l’Office national d’identification (Oni) dans la distribution de six cent mille (600,000) nouvelles cartes électorales.
L’Oea déclare également s’engager à rendre plus fiables les opérations de recensement des votes au centre de tabulation et à organiser, en ce sens, des séances de formation à l’intention des membres du personnel du Conseil électoral provisoire (Cep), précise Seitenfus.
« Le rôle de l’Oea et de la Caricom se limite à l’appui technique et à l’observation électorale », se contentent de répondre les représentants des deux organisations régionales en Haïti, interrogés par la presse sur la position de l’Oea et de la Caricom face au manque de crédibilité du Cep, aux yeux des partis et regroupements de l’opposition ainsi que des organisations de la société civile dans le pays caribéen.
Les deux organisations régionales n’ont pas pour mission d’aider des secteurs en Haïti à questionner l’institution électorale, ajoutent-ils, signalant que l’essentiel des activités de l’Oea et de la Caricom sur le terrain consiste à « s’assurer de l’organisation d’élections transparentes, crédibles, inclusives et pacifiques en vue de la construction de la démocratie en Haïti ».
Le budget, alloué à l’ensemble des opérations du premier tour des élections présidentielles et législatives du 28 novembre 2010, s’élève à 29 millions de dollars américains.
Les deux tiers de ce montant sont promis par des pays donateurs. [cer rc apr 29/07/2010 14:46]