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Haiti-Séisme-Six mois : Des personnes déplacées critiquent la lenteur des autorités

P-au-P , 13 Juil. 2010 [AlterPresse] --- Six mois après le séisme qui a fait 300.000 morts et ravagé plusieurs régions d’Haïti, des personnes déplacées bénéficiant de l’assistance du Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) ont critiqué la lenteur des autorités à améliorer leurs conditions d’existence.

Amazan, une vielle dame du camp Kid à Bourdon (secteur est), a fait valoir son droit à un logement durable.

« Je n’arrive plus à vivre sous ma tente, la nuit comme le jour il fait chaud, et quand il pleut dans la soirée, je dois rester debout », se plaint-elle.
Béatrice Fénélon, une autre déplacée du camp de la Vallée de Bourdon, a douze personnes à sa charge. Elle sollicite l’aide des autorités haïtiennes.

Jean Auguste, qui vit dans le camp de Tabarre Issa dans la Plaine du Cul-de-Sac (périphérie nord), revoit les revendications à la hausse en réclamant justice pour ses trois filles qui auraient subi des agressions sexuelles de la part d’agents de la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation en Haiti (Minustah).

Selon un constat du Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR), les femmes sont exposées à toutes sortes de violences dans les camps de fortune.

C’est d’ailleurs l’une des raisons qui a poussé l’organisation de défense des droits humains à organiser cette journée de réflexion autour des droits des personnes déplacées.

Les débats s’articulaient autour du thème « Ki kote nou ye ? Ki kote nou prale ? » ( Ou sommes- nous ? Ou allons-nous ?).

Patrick Camille, cadre du GARR, a déclaré à l’occasion que plus d’un million de sinistrés n’ont pas accès au logement. Il dénonce en outre l’absence d’un plan d’aménagement et d’un plan de reconstruction.

La coordonnatrice du GAAR, Colette Lespinasse, croit pour sa part qu’il est temps que nous organisions nos propres conférences et pensions nous-mêmes la reconstruction du pays.

Le représentant du Service Jésuite aux Réfugiés, le père Will Smith Lazard, affirme que des déplacés commenceraient à laisser Ouanaminthe pour retourner à Port-au-Prince ou est centralisée l’aide internationale.

Quant à la coordonnatrice de la Plate-Forme Nationale pour la Sécurité Alimentaire, Maggy Mathurin, elle croit que le respect des droits des victimes passe d’abord par le développement d’une politique de sécurité sociale.

Ces déclarations interviennent au moment ou le président haïtien René Préval lance officiellement la phase de reconstruction du pays.

La Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) se réunira le 22 juillet prochain en vue de statuer sur une vingtaine de projets.

Le chef de l’Etat haïtien ainsi que les membres de la CIRH invitent les donateurs internationaux à respecter leurs engagements financiers.

Sur les 5 milliards de dollars de don sur trois ans promis par les bailleurs de fonds internationaux, seulement 200 millions sont disponibles. [rh cer gp apr 13/07/10 13 :30]