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Haiti-Séisme-Six mois : Toujours pas de chantier

P-au-P , 12 Juillet 2010 [AlterPresse]---Les autorités haïtiennes n’arrivent toujours pas à faire de Port-au-Prince un « gigantesque chantier », six mois après le séisme qui a ravagé une partie de la capitale.

Le palais national, le palais des ministères ainsi que d’autres édifices publics dans l’aire du Champ-de-Mars ou ailleurs dans la région métropolitaine attendent d’être démolis.

Les quartiers d’affaires, moins fréquentés depuis la catastrophe, sont encore rayés de la carte commerciale par la forte présence de la boue, de la poussière, des flaques d’eau et des décombres provoqués par l’effondrement d’édifices commerciaux.

C’est le même décor dans des zones résidentielles ou des immeubles fragilisés et des montagnes de gravats éparpillés sur la chaussée constituent un danger pour les riverains, les automobilistes et les passants.

Les opérations de démolition et de déblaiement, conduites notamment par le Conseil national des équipements (CNE) et des organisations non gouvernementales, n’ont permis jusqu’à présent que le ramassage et l’évacuation d’un nombre insignifiant de décombres, reconnaissent les responsables chargés des travaux.

Un ingénieur du CNE qui supervise des travaux de nettoyage à Fort-National (quartier populaire au nord de la capitale) indique que seulement environ deux mille mètres cubes de déblais ont été retirés à Port-au-Prince. Il attribue la lenteur des opérations au manque de coordination dans la gestion des décombres.

Selon des experts américains, outre les 300.000 morts, l’effondrement de plusieurs milliers d’édifices commerciaux, publics et résidentiels a produit environ soixante millions de mètres cubes de déblais.

A la lenteur du processus de reconstruction, s’ajoute le problème de relocalisation de plus d’un million de sans-abris vivant dans des camps de fortune.

Les rescapés, confrontés à la faim, aux inondations et à la propagation d’épidémies, s’impatientent et sont critiques envers les autorités haïtiennes qui tardent à les reloger dans de meilleures conditions.

L’air résigné, certains d’entre eux dans l’aire du Champ-de-Mars se démènent dans un semblant de normalité pour subvenir à leurs besoins.
C’est le cas d’un jeune homme qui vit avec son enfant en rupture scolaire sous une tente éraillée par les intempéries.

« Advienne que pourra, mon corps aux chiens, mon âme à Dieu », lâche-t-il. [cer gp apr 12/07/10 16 :00]