P-au-P., 18 dec. 03 [AlterPresse] --- La journaliste Nancy Roc signe le 20 décembre à Pétion-Ville, périphérie est de Port-au-Prince, « Le Bal des Incertitudes », deuxième volume de sa série « Grands Dossiers de Metropolis ».
Saluée par la profession, l’initiative de cette série (entre autre) a valu à la consoeur la reconnaissance au-delà des frontières haïtiennes. Cette publication a attiré l’attention sur son travail au point que l’association Free Lance International, basée en Italie, lui a décerné, début décembre, le Premier Prix du journalisme-radio.
A cette occasion, dans une lettre dont copie est parvenue à AlterPresse, Virgilio Violo, président de Free Lance International, a mis en exergue l’ « engagement » de Nancy Roc « pour la défense de la liberté de la presse en Haïti ».
« J’ai été agréablement surprise car je ne m’attendais pas à recevoir ce prix », a confié la journaliste à AlterPresse. « J’ai pu constater, a-t-elle souligné, qu’à l’ère de la globalisation, effectivement, le monde suit de très près tout ce que nous faisons en Haïti et tout ce qui se fait en Haïti ».
Faute « de support de sponsors ou d’associations de presse adéquates dans notre chère Haïti », Nancy Roc n’a pas pu être présente à Florence. « Je trouve cela d’autant plus dommage que j’avais été aussi conviée à présenter une conférence sur la situation de la presse et de la liberté d’expression en Haïti et, qu’à ce moment dangereux et critique dans ce domaine en Haïti, il est plus que regrettable que je ne puisse le faire au nom de tous mes confrères tués dans l’exercice de leur fonction, exilés pour leur conviction ».
Nancy Roc a indiqué à AlterPresse avoir dédié Le Bal des Incertitudes « notamment à ces confrères de la presse et ceux qui sont demeurés sur le terrain pour poursuivre le combat afin que la vérité puisse jaillir dans une République mensongère ».
Reprenant une phrase du philosophe français Bernard Henry Lévy, Nancy Roc a rappelé que « l’Etat totalitaire ce n’est pas seulement la force déchaînée mais c’est surtout la vérité enchaînée. Et c’est ce que ce gouvernement essaye de faire depuis trois ans : enchaîner la parole et la manipuler pour berner le peuple haïtien et le monde entier », a-t-elle poursuivi.
Pour contrer une telle manoeuvre, « il faut absolument que les journalistes puissent continuer leur tâche lourde et dangereuse avec conviction et courage pour contrer la propagande gouvernementale qui ternit l’image de tout un pays à l’orée du Bicentenaire de notre indépendance », a estimé Nancy Roc.
La consoeur a qualifié la période actuelle de « temps (Â…) dangereux » où un « Etat sauvage assumé » est « prêt à tout et à la pire barbarie pour empêcher que la vérité jaillisse de l’obscurantisme ». La dernière preuve d’un tel danger provient, selon elle, de ce tract trouvé à la fin du mois de novembre près d’une tête décapitée avec les noms notamment de journalistes engagés dont le sien. « C’est immonde ! Inacceptable ! »
Plus que jamais, a soutenu Nancy Roc, « nous devons nous battre contre ce Leviathan afin que les prochaines générations puissent enfin être libres de tout joug et de toute dictature et surtout, avoir des témoins (les journalistes) de l’histoire immédiate ». [gp apr 18/12/2003 13:10]