P-au-P, 7 juil. 2010 [AlterPresse] --- Le ministre de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement rural, Joanas Gué a annoncé ce 7 juillet des engagements d’un peu plus de 300 millions de dollars de partenaires internationaux pour le relèvement de l’agriculture sur les 790 millions nécessaires selon le plan du gouvernement.
La banque interaméricaine de développement (Bid) s’est engagée à verser 200 millions sur les 5 prochaines années. Le gouvernement américain a lui promis 110 millions pour la période 2010-2011.
Les autres bailleurs intéressés à apporter leur appui ont pour délai le 1er septembre, indique le ministre.
« C’est une étape fondamentale [qui est franchie] parce que quand il s’agit d’un secteur aussi structurant que le secteur agricole qui à un rôle à jouer dans la relance de l’économie du pays et possédant des potentialités réelles qui peuvent être mises en valeur, il est indispensable d’avoir un document d’orientation d’investissement », déclare Joanas Gué.
Le document d’orientation élaboré par le ministère de l’agriculture prévoit un investissement de 790 millions de dollars sur 5 à 6 ans pour réhabiliter le secteur. Le texte s’appuie sur trois axes d’intervention qui concernent le développement des infrastructures rurales, la production et le développement des filières, le renforcement des services agricoles, et l’appui institutionnel.
« Le secteur n’a pas besoin uniquement de 790 millions de dollars. Ce sont les investissements publics et l’aide internationale qui doivent créer des conditions pour attirer les investissements du secteur privé… de façon à valoriser les potentialités du secteur agricole », souligne-t-il.
Par ailleurs, Haïti est sur le point d’être éligible au Fonds de sécurité globale pour la sécurité alimentaire. 35 millions de ce fonds ont déjà été agréés par la Bid, selon le ministre de l’agriculture.
La dette haïtienne au sein du Fonds international de développement de l’agriculture (Fidha) a également été annulée.
Un programme national d’achats de produits locaux est en cours de finalisation « afin d’utiliser au maximum les produits locaux » dans les opérations d’aide alimentaire, selon le secrétaire d’Etat à la production animale, Michel Chancy.
54 à 56% de la consommation nationale de nourriture est assurée par la production nationale, suivant les estimations fournies par le ministre de l’agriculture qui souhaite augmenter ce chiffre.
Le tremblement de terre a peu affecté les espaces cultivés, sauf à Leogane (Ouest). Toutefois la catastrophe a provoqué un mouvement de populations qui a causé des pressions sur les ressources existant en milieu rural et affecté les investissements agricoles dans la capitale, selon Joanas Gué.
Depuis, diverses activités ont été effectuées en soutien au secteur. Dans le cadre de ces activités 18.000 hectares de terres ont été labourées et des kits d’outils, des tracteurs et des motoculteurs ont été distribués par le ministère qui entend renforcer l’accès aux intrants chimiques.
Le ministre Gué affirme que le gouvernement a reçu récemment les premiers stocks de semences hybrides. Sans préciser s’il s’agit de dons de la compagnie Monsanto, Joanas Gué a une fois de plus fermement démenti la présence d’Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) dans le pays. [kft gp apr 7/07/2010 15:00]