Par Carl Édouard Régis
P-au-P., 07 Juil. 2010 [AlterPresse]--- Le nouveau calendrier électoral se fait encore attendre, alors que les élections présidentielles et législatives sont officiellement maintenues pour le 28 novembre prochain.
L’actuel Conseil Electoral Provisoire (CEP), en charge de l’organisation de ces joutes électorales, s’active pour l’heure à mettre à jour la liste électorale, selon des informations recueillies auprès des responsables de l’institution électorale.
Le CEP dirigé par Gaillot Dorsainvil organisera les élections municipales et locales après les deux tours des présidentielles et législatives.
Dans un communiqué en date du premier juillet, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales avait demandé aux membres des conseils municipaux, aux délégués de ville, aux membres des Conseils d’administration des collectivités territoriales (Casecs) et des Assemblées des sections communales (Asecs) de rester en fonction jusqu’à leur remplacement par de nouveaux élus.
Le cout total des prochaines élections s’élève à environ trente millions de dollars, dont sept millions en provenance du trésor public.
Mais seuls les fonds publics sont disponibles. Les partenaires internationaux tardent encore à débourser.
Des sénateurs, issus du groupe minoritaire au Grand corps, ont écrit à des homologues étrangers pour leur demander de bloquer les fonds promis par la communauté internationale dans le cadre de l’organisation des prochaines élections en Haïti.
Cette correspondance a été adressée au congrès américain, au parlement d’Ottawa , à l’assemblée nationale de France et aux parlements de la Francophonie.
Les signataires de la lettre évoquent le cas de plusieurs conseillers électoraux au cœur de nombreux dossiers de corruption. Ils disent s’attendre à un scrutin « frauduleux ».
Ces sénateurs ainsi que des responsables d’une quinzaine d’organisations de la société civile souhaitent qu’un dialogue soit engagé avec le chef de l’Etat dans la perspective de la formation d’un nouveau CEP.
La commission des Affaires étrangères du sénat américain s’était déjà prononcée en faveur d’un dialogue entre les acteurs politiques en vue de la crédibilité des prochaines joutes.
Une demande jugée irrecevable par le président René Préval.
Outre des appels à un renvoi ou un remaniement de l’actuel CEP, des partis et regroupements de l’opposition réclament le départ anticipé du président René Préval.
D’autres, comme l’Alternative et la Plate-Forme des Patriotes Haïtiens, prévoient de boycotter le processus électoral après le refus du chef de l’Etat d’engager un dialogue autour du CEP.
Les dirigeants de ces formations politiques sont à la recherche d’un consensus sur des actions à entreprendre pour obtenir le renvoi de l’actuel CEP dont certains membres reçoivent le soutien des institutions qui les avaient désignés.
Quant à Fanmi Lavalas, le parti de l’ex-président Jean -Bertrand Aristide , il annonce pour le 15 juillet prochain une manifestation anti-gouvernementale à l’occasion de l’anniversaire de son leader en exil en Afrique du Sud. [cer gp apr 07/07/10 15 :00]