P-au-P, 5 juillet 2010 [AlterPresse] --- Le gouvernement annonce qu’à partir du 12 juillet prochain les hôpitaux publics retrouveront leurs principes de fonctionnement d’avant le 12 janvier, c’est-à-dire notamment que les patients devront payer des frais.
Depuis le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier, les infrastructures médicales disponibles ont été utilisées pour fournir des soins gratuits aux personnes affectées.
Les médicaments demeureront cependant gratuits dans les centres hospitaliers publics jusqu’au 12 octobre, indique le ministre de la santé publique, Alex Larsen, qui a rencontré la presse ce 5 juillet à Port-au-Prince.
Les patients atteints de tuberculose et de Vih Sida continueront à recevoir des soins gratuitement.
Larsen informe aussi qu’un accord tripartite avec Cuba et le Venezuela a déjà été paraphé pour la construction de 4 hôpitaux publics à Carrefour (périphérie sud), Croix des Bouquets (périphérie nord), Tabarre (périphérie nord-est) et Plaine du Cul de sac (périphérie nord).
Les structures devraient être inaugurées avant le terme de l’année et servir « à décongestionner l’Hôpital de l’université d’Etat d’Haïti (Hueh) », souligne Alex Larsen.
Avant le 12 janvier, seuls 53% de la population avaient accès aux soins de santé, selon des données recueillies par l’organisation Médecins du Monde (Mdm), qui affirme que la gratuité des soins rend plus efficace les structures sanitaires en multipliant le nombre de consultation par trois.
D’autre part, le gouvernement envisage de contribuer à transformer les hôpitaux privés en « hôpitaux mixtes », offrant également des soins gratuits. Des négociations sur le sujet seraient en cours, selon Larsen.
Les hôpitaux privés gravement affectés par le séisme eux aussi, recevront un financement du gouvernement haïtien à condition de fournir des soins gratuits aux enfants âgés de moins de 5 ans, déclare le ministre de la santé.
29 hôpitaux et établissements sanitaires ont été détruits ou endommagés lors du séisme et il faudrait 134 millions de dollars pour reconstruire le système de santé haïtien, suivant les premières estimations faites après la catastrophe.
Le gouvernement se montre par ailleurs préoccupé par la formation donnée au futur personnel de santé. Des ententes ont été conclues avec des universités américaines, canadiennes et françaises pour aider à la formation de ressources haïtiennes dans le domaine de la santé.
Les formations se réaliseront à travers notamment la télémédecine. Les structures devant permettre la concrétisation de ce type de formations sont déjà en cours de mise en place, selon le docteur Claude Surrena, coordonnateur de la commission nationale de santé.
Toutes les facultés de médecine du pays bénéficieront de ces formations, souligne pour sa part le docteur Larsen.
Parallèlement le gouvernement entend former des agents de sante polyvalents pour suppléer aux officiers sanitaires dont le chiffre est passé de 600 à une vingtaine aujourd’hui.
Ces agents de santé polyvalents seront recrutés dans les sections communales et formés pour participer aux activités de vaccination, d’assainissement et aux accouchements, à condition qu’ils retournent dans leur sections communales pour mettre à profit leurs acquis.[kft gp apr 5/07/2010 15:00]