Débat
Par Leslie Péan *
Soumis à AlterPresse le 29 Juin 2010
Dans le cadre de son appui à son homologue haïtien, le président dominicain Leonel Fernandez a organisé, le 2 Juin 2010 à Punta Cana en République Dominicaine, la réunion des donateurs internationaux pour sécuriser les promesses de fonds de dix milliards de dollars faites à New York le 31 Mars dernier. Cette réunion fait suite à deux autres organisées antérieurement en République Dominicaine. La première a eu lieu à Santo Domingo le 18 janvier 2010 sur le thème “Unis pour un meilleur avenir pour Haïti” et au cours de laquelle fut décidée la Coordination de l’aide par le biais de l’Organisation des Nations Unies depuis la République Dominicaine et confirmée la proposition de création d’un Fonds de donateurs. La deuxième s’est tenue les 17 et 18 Mars 2010 à Santo Domingo pour concrétiser les accords de la Conférence de Montréal du 25 janvier 2010 et préparer la plateforme pour la Conférence des donateurs du 31 Mars 2010 à New York.
Tout en étant reconnaissante à la République Dominicaine pour son soutien dans le malheur occasionné par le séisme du 12 Janvier 2010, la classe politique haïtienne regarde avec inquiétude sa mise à l’écart dans la politique de reconstruction du pays. Cette inquiétude grandit au fur et à mesure que le président haïtien manœuvre pour prolonger son mandat ou encore pour trouver une position de repli en intronisant son successeur.
Le président Préval a mis fin à la politique de collaboration avec les partis de l’opposition qui avait marqué les deux premières années de son gouvernement. Le séisme du 12 janvier n’a pas ébranlé ses convictions contre cette politique qui, malgré son caractère factice, était pourtant un facteur de stabilité. L’amendement de la Constitution de 1987 a été un ballon d’essai. Voyant que les réactions se retournent contre lui, le président recule mais seulement pour mieux sauter. Après le tremblement de terre, il revient à la charge avec un programme de prolongation de son mandat au-delà du 7 février 2011 qu’il boucle au pas de charge : annonce du projet de Loi d’urgence pour dix-huit mois, présentation de ladite loi devant la Chambre des Députés et du Sénat, vote, publication au journal officiel, le tout en moins d’un mois. Hanté par la perspective de devoir un jour rendre des comptes, le président Préval se bricole une immunité post présidentielle avec ce verrouillage total du champ politique.
La Loi d’urgence créant la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) n’a aucune justification et reflète uniquement l’obstination du chef de l’État à se perpétuer au pouvoir. Toutes les personnalités politiques ont dénoncé la Loi d‘urgence qui veut ligoter le peuple haïtien. La prouesse du gouvernement a été d’obliger la communauté internationale à accepter l’inacceptable et à se taire sur les choses avec lesquelles elle n’est pas censée être d’accord. D’où la recherche par cette communauté internationale d’autres relais à sa domination. Les manifestations à travers le pays demandant la démission de Préval pour crime de haute trahison des intérêts nationaux ont vite fait passer au premier plan Edmond Mulet, représentant des Nations Unies.
Le proconsul Mulet a pris le volant et annoncé la tenue d’élections générales le 28 novembre 2010, écartant la possibilité que le président Préval puisse jouer les prolongations et garder le pouvoir après le 7 février 2011. Une manœuvre pour tenter de désamorcer la mobilisation populaire qui dérange tous ceux qui estiment que les faiblesses internes de la population haïtienne ne peuvent que la conduire à l’anarchie. Thèse d’ailleurs récupérée et maquillée par le professeur Paul Collier qui voit dans tout mouvement de revendications populaires échappant aux filets du statu quo, une excroissance du banditisme. Dans son entendement, il se produit une érosion graduelle des motivations initiales transformant les militants pour la justice sociale en de vulgaires bandits psychopathes et sadiques. [1]
Les réseaux d’unités dominantes-dominées
La crise politique post sismique donne à voir la structure de la domination et les mécanismes d’assujettissement qui bloquent le renouveau. Trois discours s’affrontent. D’abord celui de la prolongation du mandat de Préval, puis celui de la fin de son mandat le 7 février 2011 et enfin celui de sa démission immédiate. La crise montre le fonctionnement du pouvoir dans sa hiérarchie, son côté pyramidal, ses différentes couches, ses aspects macro et micro, et ses complicités même parmi ceux qui le contestent. Mais le plus important dans la crise post sismique demeure la mise à jour des réseaux d’unités de prédateurs et de proies, de bourreaux et de victimes, qui structurent le chaos haïtien. L’incompréhension du fonctionnement de ces réseaux d’unités dominantes-dominées conduit certains à ne pas appuyer les manifestations dans les rues et à se ranger au contraire du côté du gouvernement Préval tout en prétendant le combatte en paroles. Le discours de la rue fait peur à tous ceux qui se mobilisent afin “d’en conjurer les pouvoirs et les dangers, d’en maîtriser l’événement aléatoire, d’en esquiver la lourde, la redoutable matérialité.” [2]
La loi du 4 Mai 2010 émise par le gouvernement Préval sous le prétexte de vouloir « harmoniser les mandats de tous les élus des années 2006 et 2007 » est contestée par les manifestations populaires. Ces dernières la questionnent dans son essence en mettant les projecteurs sur le pouvoir des forts qu’elle représente. D’où la discorde qu’elle soulève car tous les secteurs de la population n’y trouvent pas leur compte. On ne saurait passer sous silence le fait fondamental du refus présidentiel d’organiser les élections législatives aux dates où elles devraient se tenir. Ce refus fait partie d’une stratégie du président de ne pas respecter la Constitution.
Préval refuse de s’engager dans la voie de la concorde et condamne le reste de la classe politique et du pays à la soumission voulue par l’ordre international. En effet, l’éditorial du New York Times du 10 mai 2010 appelait aux élections en novembre en Haïti en déclarant « Si des élections honnêtes peuvent être tenues en Iraq, au milieu de la guerre, du terrorisme et des affrontements ethniques, elles peuvent se tenir en Haïti. La dernière chose dont Haïti aurait besoin ce serait d’ajouter une catastrophe politique par-dessus la catastrophe naturelle. Haïti a besoin d’un gouvernement légitime issu d’une élection légitime. Que la campagne commence ! » [3] Ce que Edmond Mulet devait entériner le 27 mai en convoquant les élections générales pour le 28 novembre 2010.
Le calcul de l’éditorialiste du New York Times manque d’exactitude, de logique et de sagesse. L’Ouest et le Sud-Est qui sont les deux départements principalement affectés par le séisme représentent près de 50% des électeurs inscrits au fichier électoral : 66% des bureaux de vote y compris les six mille établissements scolaires qui servaient de bureaux de votes ont été détruits. Des deux millions de sinistrés et déplacés vivant sous les tentes, au moins la moitié a perdu sous les décombres toutes pièces d’identité incluant carte électorale et acte de naissance, réduisant un électorat déjà faible. L’Office National d’Identification (ONI) ne peut pas délivrer plus de cent mille cartes par mois. [4] Les accusations portées par Rodol Pierre, ex vice-président du CEP suivies de celles du conseiller Jean Enel Désir sur les fraudes électorales et les pratiques occultes ont fait perdre au CEP toute crédibilité.
Egalement, la Loi d’Urgence en éliminant les libertés fondamentales pendant 18 mois ne permet aucune campagne effective des candidats indépendants. Enfin, le Gouvernement a les mains libres pour financer ses propres candidats au détriment des autres partis. Tous ces éléments indiquent que les ressorts de la machine électorale sont cassés et qu’il faudra plus de six mois pour les réparer. Il faut au moins trois audits des cartes électorales, du fichier électoral et du processus électoral, avec la participation des représentants des partis politiques, pour que les élections soient honnêtes et non une mascarade. Les donateurs qui se disent prêts à financer de nouvelles élections dont le coût est estimé à 38 millions de dollars américains sont exaspérés par les lenteurs du président Préval à publier le décret présidentiel appelant aux élections le 28 Novembre 2010. Un manque d’enthousiasme qui cache mal une volonté d’utiliser l’impossibilité matérielle de faire des élections dans six mois afin de rester au pouvoir indéfiniment. L’opposition refuse cette combine et évoque la Constitution qui prévoit qu’en cas de vacance présidentielle, le président de la Cour de Cassation devient président provisoire et organise les élections dans un délai de 90 jours.
Le discours des démocrates demandant la démission du chef de l’État pour ses violations de la Constitution est légitime et ne représente en aucune façon un refus d’organisation d’élections libres pour élire un nouveau président. De 1996 à nos jours, les élections organisées par le gouvernement Préval ont toujours abouti au chaos et ajouté d’autres dimensions à la crise politique. Dans la conjoncture, vouloir les élections avec Préval, c’est placer la charrue avant les bœufs. La justice électorale n’a jamais régné. Il est donc tout à fait normal que des gens sérieux refusent de jouer aux amnésiques en allant aux élections avec ce Conseil Electoral Provisoire (CEP) contrôlé. Les manifestations répondent à la violence du pouvoir utilisant les troupes armées des Nations Unies pour imposer sa volonté. C’est l’enjeu du combat actuel qui fait descendre des milliers de gens dans la rue pour exprimer leur désaccord, au péril de leurs vies.
Non à l’enterrement du dossier Robert Marcello
L’opposition refuse de consentir à absoudre un pouvoir qui organise l’affaiblissement du pays, se livre à des exactions financières, entre autres avec les 197 millions de dollars des fonds de la Petrocaribe financés par le Venezuela, nivelle par le bas la classe politique en introduisant de vrais dégénérés au Parlement, tente d’intimider par la force ceux qui, comme Robert Marcello, ont le courage de s’opposer à son césarisme.
Ce dernier point est important car la peur fait que l’intelligentsia ne dit pas grand chose là-dessus. Ce n’est pas un procès d’intention de dire que le gouvernement, par la lenteur de la justice, se fait complice de la disparition, depuis le 12 janvier 2009, de Robert Marcello qui était à la fois un cadre du parti Organisation du Peuple en Lutte (OPL) et le coordonnateur de la Commission Nationale des Marchés Publics (CNMP). Les démocrates disent avec toute leur force "Non à l’enterrement du dossier Robert Marcello". Le peuple a faim de justice sur ce dossier tout comme il veut faire la lumière sur les crimes perpétrés, sous le premier mandat du président Préval, contre le sénateur Jean-Yvon Toussaint en 1999 et contre le journaliste Jean Léopold Dominique en 2000. Le dossier Marcello ne doit pas être enlisé et ne peut pas être classé.
On sait qu’en 2007-2008, la CNMP (Commission Nationale des Marchés Publics) a attribué de gré à gré une grande part des marchés publics, soit 88 sur 233, représentant 38.5% de son portefeuille. Pourquoi l’assassinat de Robert Marcello correspond-t-il au décaissement des 197.5 millions de dollars pour le financement du Programme d’urgence post-désastre adopté par le gouvernement suite à la saison cyclonique 2008 ? Quels sont les rapports entre l’élimination physique de Robert Marcello le 12 Janvier 2009 et la publication trois jours auparavant d’un article du journal Le Matin dans lequel Jean Hector Anacassis, sénateur du Département de l’Ouest, demande que le budget du CNE (Centre National des Équipements) qui était alors de 21% du budget du Ministère des Travaux Publics, Transports et Communication (MTPTC) soit augmenté à 70% ? [5] Pourquoi les marchés confiés au CNE ne figurent pas dans la liste des marchés attribués par la CNMP ? Pourquoi Marcello avait-il été convoqué au Palais national quelques jours avant sa disparition ? Qui lui a remis après cette réunion une enveloppe contenant un chapelet et pourquoi ? On ne peut donc pas se démarquer de l’hypothèse que l’assassinat de Robert Marcello ait à voir avec son refus d’accepter que les travaux routiers confiés au CNE soient réalisés en régie, en dehors des procédures de la CNMP.
La disparition et la mort de Robert Marcello ne sont pas accidentelles. Il est clair qu’il s’agit d’un assassinat commandité. Il a payé de sa vie pour n’avoir pas voulu être un vassal et un obligé. Qu’a fait le juge d’instruction en charge de ce dossier ? Combien de personnes ont été questionnées ? Quelles sont les pistes qui ont été explorées ? Pourquoi une commission d’enquête indépendante n’a pas été créée pour investiguer l’assassinat de Robert Marcello ? Aucun projet démocratique ne peut être érigé sur de tels assassinats. La mort de Robert Marcello est un révélateur d’une forme de criminalité qui refuse aux parents des victimes la possibilité d’aller se recueillir sur les tombes de leurs êtres chers en faisant disparaître leurs dépouilles.
Les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) de Monsanto
Les manifestations expriment un besoin de vérité dans toutes les couches sociales. En milieu urbain comme en milieu rural. Chez les étudiants comme chez les paysans. Après Les Cayes, Jacmel, Léogane , Port-au-Prince, ce sont Hinche et Papaye qui donnent la réplique au gouvernement. Les paysans refusent le cadeau empoisonné de la multinationale américaine Monsanto consistant en la distribution au cours des douze prochains mois de 475 tonnes de plants de maïs transgénique et de légumes [6]. En dépit des démentis du gouvernement, le Mouvement Paysan Papaye (MPP) a dénoncé cette tentative de mise à mort de l’agriculture paysanne avec ces organismes génétiquement modifiés (OGM). Selon son dirigeant Chavannes Jean-Baptiste, ces produits cancérigènes constituent « un très rude coup porté aux petites exploitations agricoles, aux cultivateurs, à la biodiversité, aux semences créoles, etc. et à ce qui reste de notre environnement”. [7]
La souveraineté nationale est attaquée sur le plan politique avec la présence d’Edmond Mulet, sur le plan économique avec la CIRH, sur le plan foncier avec l’arrêté présidentiel du 22 mars 2010, sur le plan militaire avec la MINUSTAH et enfin sur le plan alimentaire avec l’offensive de Monsanto pour se donner le monopole des semences alimentaires. Contre ces forfaits, le peuple s’exprime de mille façons. Avec près de deux millions de personnes sinistrées et une saison cyclonique qui vient de démarrer, on voit difficilement comment le gouvernement pourra faire face à un assaut simultané des différentes forces populaires. La logique du diktat masqué de la communauté internationale triomphera-t-elle des aspirations d’indépendance du peuple haïtien ? Si en Afghanistan, la coalition internationale se propose de dépenser 500 millions de dollars pour acheter la conscience des talibans modérés, la tâche parait plus facile en Haïti avec le milliard de dollars agité devant les milieux d’affaires. Les promesses d’argent de la communauté internationale pourront-elles désamorcer la charge explosive, faire baisser les tensions et créer le sens voulu dans la société haïtienne ?
Fantasme ou réalité
Le pari est risqué et même déstabilisateur malgré les apparences car le président René Préval persiste dans une voie de garage. Pour montrer qu’il n’est pas une ombre sans consistance, comme l’ont constaté tous les observateurs nationaux et internationaux, il donne du relief au Conseil Électoral Provisoire bidon de Gaillot Dorsainvil en lui confiant des tâches additionnelles à celles qui lui étaient assignées en premier lieu. Le pouvoir aveugle, dit-on. Le message des manifestations de rue ne passe pas du côté du gouvernement. Rien d’étonnant pour un groupe qui veut rester aux commandes. Mais du côté international, quels sont les enjeux ? Les donateurs étrangers semblent persuader qu’ils peuvent acheter la conscience de tous les Haïtiens avec de l’argent et même des fausses promesses d’argent. Il n’empêche. Cet excès de confiance dans le gouvernement moribond de Préval ne se justifie pas. On est loin de la prévention quand ce n’est pas carrément de l’irresponsabilité. Pourquoi ne pas se débarrasser de certains bagages et même de l’artillerie pour alléger le bateau et n’éviter qu’il ne chavire devant les vents de la tempête à l’horizon ?
Le président Préval ne met pas de gants pour violenter les Haïtiens qui, dans son entendement, ne sont que des grands enfants qu’on peut traiter n’importe comment. Le président haïtien a bien appris la leçon de ses chers maitres. Devant les protestations des dominés, la seule réponse qui vaille est celle de la surenchère. La recommandation des tuteurs internationaux est que les dominants ne doivent pas faire montre de faiblesse devant les dominés. La recette de l’hostilité est suggérée pour provoquer l’ultime étape de l’aliénation chez ces derniers et accoucher leur sujétion volontaire. Avec des forces armées étrangères si nécessaire. La leçon a été bien apprise depuis des siècles. Depuis 1444, quand un premier contingent de 230 Africains, capturés par les négociants esclavagistes européens, furent vendus au Portugal. Commencé avec la violence des razzias, le commerce de la traite prit de l’ampleur grâce à la corruption des chefs. Comme on le voit aujourd’hui du G8 au G20.
La voix était ouverte à une racialisation des rapports de production pour laquelle l’ignorance des chefs noirs et leur désir de pouvoir sont mis à contribution. Ces derniers sont embrigadés dans la lutte contre leur propre peuple, parfois en échange de pacotille et d’alcool, mais toujours en flattant leur désir de commandement et de gourmandise pour le pouvoir. C’était le démarrage d’un processus que l’Occident a perfectionné pour faire que les chercheurs de pouvoir déciment leur propre peuple et décapitent leurs propres enfants. Avec ou sans remords, cette violence esclavagiste et colonialiste herculéenne n’a jamais cessé. Elle continue aujourd’hui avec certains arrangements d’ordre politique, les derniers étant les G8 ou les G20 où les puissances se complaisent à revoir ensemble les mécanismes de l’engrenage meurtrier d’un empire qui ne sait plus quoi faire pour garder les habitants de la planète sous sa dépendance. Car, comme le démontrent les professeurs Rediker et Linebaugh dans un ouvrage savant, plus les têtes de l’hydre de la résistance sont coupées par la répression, plus la résistance produit d’autres têtes dans « l’histoire de l’exploitation et de la résistance à l’exploitation ». [8]
L’escalade du président Préval dans la banalisation de la tutelle internationale d’Haïti n’a d’égal que son augmentation de la magnitude dans l’échelle de Richter de la déchéance politique. Sa détermination de fragilisation de la société haïtienne est évidente dans le maintien du CEP malgré les protestations de toutes les couches de la société civile. Affichage d’une fondamentale croyance dans l’abrutissement d’un peuple qui aurait perdu la capacité de se révolter. Qui aurait opté de vivre sans conscience car cette dernière ne fait pas bouillir la marmite. C’est aller vite en besogne quand on sait que ce groupement humain a non seulement fait la révolution de 1804 contre les vœux de la communauté internationale, mais a trouvé les ressorts de création pour colmater les fissures qu’un ordre international lui impose pour le faire sombrer dans une inexorable déréliction. Les jours qui suivent la coupe du monde de football d’Afrique du Sud devraient apporter la réponse permettant de dire si le parti pris du président Préval contre le peuple haïtien relève du fantasme ou représente plutôt une réalité devenue méconnaissable après le séisme du 12 janvier 2010.
* Economiste, écrivain
[1] Paul Collier, The Bottom Billion, Oxford University Press, 2007, pp. 20-37.
[2] Michel Foucault, L’ordre du discours, Gallimard, Paris, France, 1971, p. 11.
[3] « A Good Election Would Help », New York Times, 10 Mai 2010.
[4] Haiti : No Leadership—No Elections, A report to the Members of the Committee on Foreign Relations, United States Senate, One Hundred Eleventh Congress, Second Session, Washington, D.C., June 10, 2010.
[5] Jacques Desrosiers, « Le CNE : entre les priorités de la présidence et celles du gouvernement », Le Matin, Port-au-Prince, mercredi 7 - Jeudi 8 janvier 2009.
[6] Beverly Bell, “Haitian farmers commit to burning Monsanto hybrid seeds”, AlterPresse, lundi 17 mai 2010.
[7] “Courriel groupé de Chavannes Jean-Baptiste, 14 mai 2010” cité dans Beverly Bell, op. cit.
[8] Marcus Rediker et Peter Linebaugh, L’hydre aux mille têtes : l’histoire cachée de l’atlantique révolutionnaire, Éditions Amsterdam, Paris, 2008, p. 28.