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Des organisations en Haïti, solidaires de 5 cubains détenus depuis 1998 aux États-Unis d’Amérique

P-au-P, 17 juin 2010 [AlterPresse] --- Les Amis de Cuba en Haïti affirment leur solidarité à la cause de cinq (5) ressortissants cubains, emprisonnés aux États-Unis d’Amérique depuis 1998, et dénoncent les conditions de leur incarcération qu’ils qualifient d’illégales, dans une conférence de presse donnée, à Port-au-Prince ce jeudi 17 juin 2010 et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Arrêtés en 1998, René Gonzalez, Fernando Gonzalez, Antonio Guerrero, Ramon Labañino et Gerardo Hernandez ont été inculpés pour espionnage et menace à la sécurité nationale des États Unis d’Amérique en 2001.

En tout, 4 peines de détention à perpétuité et 77 ans de prison leur ont été infligés.

Cette semaine, un recours devrait être déposé à Miami pour obtenir la réduction de la plus grosse peine, signale Camille Chalmers de la Plateforme alternative pour un développement alternatif (Papda).

Le recours du 17 juin 2010 devrait servir également d’opportunité pour le déclenchement d’une vague de mobilisation et de solidarité aux quatre coins du monde avec les 5 cubains incarcérés aux États-Unis d’Amérique depuis 1998.

Les « Amis de Cuba en Haïti », regroupant la Papda, l’Union nationale des normaliens haïtiens (Unnoh) et l’Association des professionnels haïtiens formés à Cuba (Aprohfoc) entendent se joindre à la chaîne de solidarité internationale pour réclamer leur libération.

En ce sens, ces organisations réfléchissent sur la préparation de diverses activités de mobilisation.

Les Amis de Cuba en Haïti lancent, entre-temps, un appel au président étasunien, Barack Obama, pour qu’il favorise la libération des 5 cubains détenus, afin de témoigner de ses mérites en tant que prix Nobel de la Paix.

La diaspora haïtienne est également invitée à manifester son soutien à travers des pétitions et autres sit-in.

A l’origine, les cinq cubains incarcérés avaient pour mission d’infiltrer, sur ordre du gouvernement cubain, les organisations de la contre-révolution, basées à Miami et responsables d’actions terroristes contre le secteur touristique à Cuba principalement.

Les actions des organisations de la contre-révolution à Cuba auraient fait, depuis 1959, plus de 3,000 morts et 2,000 blessés.

Au terme d’un procès, « entaché d’irrégularités » et en dépit de multiples dénonciations du déroulement de l’affaire - faites notamment par l’organisation des nations unies (Onu), ils ont été incarcérés. Les membres de leurs familles n’ont jamais été autorisés à leur rendre visite.

« Leurs avocats n’avaient pas le droit de consulter leurs dossiers, aucune preuve n’a été fournie pour corroborer les accusations, malgré tout ils ont été condamnés… Depuis, ils sont en prison subissant des tortures psychologiques… » », rappelle Josué Mérilien de l’Unoh, soulignant « les traitements inhumains et injustes » dont ils seraient l’objet.

Il s’agit d’une bataille importante pour Cuba, qu’Haïti se doit de soutenir au nom de leur amitié qui « ne date pas d’aujourd’hui et qui a des racines profondes dans l’histoire », relève Camille Chalmers.

Le directeur exécutif de la Papda insiste sur l’apport des médecins cubains en Haïti, notamment après le séisme du 12 janvier 2010, et surtout la décision (en 1966) de Fidel Castro de proclamer la reconnaissance de Cuba vis-à-vis du travail des Haïtiens dans l’industrie sucrière à Cuba, en même temps d’accorder la nationalité cubaine à tous les descendants d’Haïtiens.

« C’est un geste extraordinaire, et, s’il y a un endroit au monde où les migrants haïtiens peuvent vivre de façon digne, c’est à Cuba. Là-bas, ils ne subissent pas de persécutions racistes comme c’est le cas dans plusieurs autres pays ». [kft rc apr 17/06/2010 14 :33]