Extraits d’un texte publié dans le bulletin CROSE Info # 5, en date du 28 mai 2010
Repris par AlterPresse le 8 juin 2010
Les paysans — qui représentent 60 à 70% de la population
d’Haïti — travaillent la terre dans des conditions
difficiles. Le séisme du 12 janvier n’a pas épargné le
secteur agricole dont dépend la quasi totalité de la population
du Sud-Est. Depuis cette date, les paysans se
mobilisent et adressent au gouvernement des propositions
en vue d’un meilleur encadrement de leurs activités.
En attendant que des actions concrètes soient menées
en ce sens, des fonds débloqués après le séisme permettent
aux organisations de commencer à s’investir
dans la reconstruction du milieu rural.
(…) D’après Bernard Sobner, coordinateur
du Mouvement de Paysans de l’Arrondissement de Belle-
Anse (MOPAB), les paysans réclament non seulement des
investissements plus importants dans le secteur agricole,
mais aussi une réforme agraire « pour que la terre puisse
appartenir à celui qui la travaille ». Les paysans exigent aussi
que l’Etat améliore l’accès aux services de base dans les
zones rurales : soins
de santé, éducation,
logement, eau, électricité,
routes etc.
Mais ils ne se contentent
pas d’attendre
que se mette en marche
cette reconstruction
du monde rural.
Ainsi, les laiteries
« Lèt Agogo » à Jacmel
et à Cap-Rouge ont
continué à fonctionner
après le séisme,
même si la quantité
de lait produit et
transformé a légèrement
baissé. De même,
la Centrale d’Achat et de Commercialisation des Produits
Agricoles de CROSE et CUDES (Confédération des
Usagers du Sud-Est), un marché modèle valorisant la production
locale situé à Meyer (Jacmel), a tout de suite repris
ses activités (en enregistrant malgré tout un net recul au
niveau des ventes, plusieurs de ses clients — restaurants et
hôtels de Jacmel — ayant eux-mêmes connu un ralentissement
de leurs activités).
Après la catastrophe, CROSE a initié plusieurs projets en
zone rurale, plus spécifiquement dans la commune de
Cayes-Jacmel avec l’appui de ses principaux partenaires
(AVSF et ACPP/Solidaridad Internacional). Les activités
sont : reconstruction de maisons avec la participation des
artisans locaux et des familles sinistrées, traitement de ravines,
aménagement de routes agricoles, encadrement et accompagnement
pour l’intensification de la production agricole
et d’élevage ainsi que pour le stockage, la transformation,
l’échange et la commercialisation des produits alimentaires.