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Haiti-Reconstruction : La culture est essentielle, selon l’UNESCO

P-au-P., 1er juin 2010 [AlterPresse] --- L’Organisation des Nations Unies pour la Science et la Culture (UNESCO) estime que la culture est « essentielle » dans le processus de reconstruction d’Haiti, sévèrement affecté le séisme du 12 janvier.

« Si on ne connait pas la culture haïtienne, aucun projet ou action de développement ne peut s’insérer durablement », déclare à AlterPresse, Bernard Hadjadj, qui vient de conduire en Haiti une mission intersectorielle de l’UNESCO.

Hadjadj connait bien Haiti où il a vécu et travaillé durant une dizaine d’années.

Les membres de la mission ont échangé la semaine dernière avec les autorités haïtiennes et les acteurs de divers secteurs autour d’un plan d’action dans les domaines de l’éducation et la culture en vue de la reconstruction d’Haiti.

« Nous sommes venus présenter ces propositions pour les corriger, les approfondir, pour que cela colle aux besoins d’Haiti », a fait savoir Bernard Hadjadj, qui a indiqué que l’ensemble des propositions sera intégré au plan de relèvement d’Haïti présenté le 31 mars dernier à NY.

La mission a eu une séance de travail avec le premier ministre Jean Max Bellerive.

Le premier ministre s’est montré préoccupé en ce qui concerne la coordination de l’aide internationale et a sollicité une aide de l’UNESCO dans la coordination des appuis à l’éducation et à la culture, selon Hadjadj.

« Le premier ministre a beaucoup insisté sur cet aspect transversal de la culture », souligne Bernard Hadjadj.

« C’est un petit peu notre rôle de faire passer de manière transversale dans tous les secteurs l’élément culturel, les éléments de la spécificité de ce peuple de créateurs », indique-t-il.

Il ajoute qu’il ne faut pas « qu’on vienne avec des idées de l’extérieur pour casser toute cette richesse, cette diversité de la culture haïtienne. »

L’UNESCO entend jouer ce rôle à travers plusieurs structures dont le mécanisme de coordination du secteur de l’éducation, qui existe depuis 2003, et le conseil international de coordination de la culture créé après le tremblement de terre.

Depuis la catastrophe qui a détruit plusieurs édifices faisant partie du patrimoine national, l’UNESCO a travaillé de concert avec des entités haïtiennes pour sécuriser et sauvegarder ce qui a pu échapper au vandalisme ou au déblayage inconscient dans certains cas.

L’organisation est actuellement sur le point de mettre sur pied un programme de réhabilitation et de sauvegarde.

« Il fallait d’abord sauver, maintenant il faut préserver, reconstituer ce qui peut l’être », signale Bernard Hadjadj en évoquant certains projets en cours ayant notamment rapport aux arts et à la communication.

Le 12 janvier, plus de 300.000 personnes sont mortes, mais n’ont pas pu recevoir un hommage dans la dignité. Aussi l’UNESCO, impliquée dans la sauvegarde du patrimoine immatériel se trouve également intéressée à réfléchir sur la manière de « réhabiliter et rassurer les vivants », déclare Hadjadj. [kf gp apr 01/06/2010 13 :00]