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Haïti-Politique : Manifestations anti-Préval et anti-Mulet

P-au-P, 26 mai 2010 [AlterPresse] --- Plusieurs groupes de manifestants ont gagné les rues de la capitale durant la journée du 25 mai pour réclamer la démission du président René Préval et le départ du chef de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (Minustah), Edmond Mulet.

Des manifestants proches du parti Lavalas ont renversé des séparateurs métalliques dressés devant le palais présidentiel par la police qui a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

« Il faut que Préval parte pour que Aristide puisse revenir », ont scandé les manifestants.

Un premier groupe composé de plusieurs centaines de personnes conduit par des leaders d’opposition avait auparavant fait un bref passage au Champs de mars.

« J’étais à l’étranger mais aujourd’hui je suis là, conformément à mes droits démocratiques, pour lutter contre un régime qui veut revenir à des pratiques dictatoriales », a fait savoir Victor Benoit du parti Fusion des sociaux démocrates.

« Il (le président Préval) a promulgué une loi pour prolonger son mandat, ce qui démontre que c’est quelqu’un qui ne croit pas en la démocratie. Les élections qu’il prévoit seront des élections frauduleuses et nous n’y participeront pas », a t-il poursuivi.

Venus par centaines des quatre coins de la zone métropolitaine les manifestants ont également affirmé leur solidarité aux étudiants de la Faculté d’ethnologie, qui protestent contre des agissements de la MINUSTAH.

La veille, des agents de la Minustah ont investi les locaux de la faculté, battu puis arrêté un étudiant dénommé Frantz Mathieu Junior, ont dénoncé des étudiants qui prenaient part à la manifestation.

En fin de matinée, les étudiants ont dressé des barricades enflammées aux abords de la faculté, peu avant l’arrivée au Champs de mars des premiers groupes de manifestants anti-Préval.

L’intervention de la Minustah « est un acte arbitraire, a dénoncé René Civil, du secteur lavalas. « C’est la loi d’urgence qui est en application. C’est elle qui permet aux étrangers de frapper et d’arrêter les gens… », a-t-il affirmé.

Pour lui, Haiti est « sous tutelle », et le mouvement en cours vise, selon lui, « la récupération de notre souveraineté »

La Minustah a exprimé, ce 25 mai, des regrets auprès des autorités de l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh) et l’étudiant, qui a été appréhendé par les militaires onusiens, a été libéré dans la soirée du lundi 24 mai. [kft gp apr 26/05/2010 00:20]