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Haïti/Post-séisme : Précipitations abondantes et inondations à la veille de la saison cyclonique

P-au-P, 26 mai 2010 [AlterPresse] --- Des précipitations abondantes, accompagnées de vents et d’inondations, marquent la fin du mois de mai 2010 dans la plupart des départements géographiques en Haïti, à la veille de l’ouverture de la période cyclonique annuelle (1er juin au 30 novembre), constate l’agence en ligne AlterPresse.

Des centaines de maisons sont envahies d’eaux avec les crues des rivières, faisant suite aux averses des dernières semaines, particulièrement à partir du vendredi 21 mai qui a coïncidé avec une basse pression atmosphérique notée dans la région caribéenne.

C’est le cas du Nord d’Haïti (spécialement de la Grande Rivière du Nord), des Nippes (une partie du Sud-Ouest, comme la Petite Rivière de Nippes), du Nord-Ouest et de l’Ouest, indique la direction de la protection civile (Dpc).

Après une alerte orange lancée le 21 mai, les responsables du système national de gestion des risques et désatres (Sngrd), associés à leurs collègues du Centre national de météorologie (Cnm), mettent une alerte rouge pour certains départements géographiques, comme le Sud, le Sud-Est et le Sud-Ouest, qui pourraient recevoir de fortes averses dans les prochaines 48 heures.

Avec le support de volontaires, des brigades de vigilance sont à pied d’oeuvre aux abords de différents camps de personnes déplacées (après le tremblement de terre du 12 janvier 2010) afin de signaler tous dangers éventuels et l’évolution des conditions météorologiques, annonce la protection civile.

En plus des consignes d’usage (conserver les documents importants en lieux sûrs, se préparer à évacuer en cas de dangers imminents, ne pas traverser les rivières en crue, éviter de se placer aux abords des ravins, etc.), la protection civile appelle les chauffeurs de transports publics, qui desservent les différents départements géographiques, à faire preuve de prudence, surtout sur les routes vulnérables ayant été affectées (glissements de terrain, éboulements et autres) dans le séisme.

Beaucoup de résidences et de terres sont inondées, depuis le weekend écoulé, dans les plaines du Cul-de-Sac (au nord de la capitale) et de Léogane (au sud), faute d’un système de drainage approprié et d’un plan d’habitat pertinent.

Dans ces plaines, principalement à vocation agricole, la poussée démographique a suscité une occupation, presque désordonnée de terrains devenus propriétés de particuliers voulant trouver un endroit où s’abriter.

Ce sont les citoyennes et citoyens eux-mêmes qui ont résolu de faire des investissements et des plans de lotissements propres, sur des terres recues en héritage, pour l’aménagement de nouveaux habitats en l’absence de normes et de dispositions des administrations publiques locales (municipalités et conseils d’administration de sections communales).

Non plus, l’Etat central ne fixe pas de plan d’urbanisation, ni ne prévoit pas de structures de cueillette des eaux en abondance en période des pluies, excepté, dans certains cas, l’implantation de citernes familiales et de lacs collinaires à certains endroits.

Plusiuers des rivières, qui traversent les différents départements géographiques du pays, ne sont ni curées, ni pourvues de digues de protection, pour prévenir les désastres causés par les intempéries.

Malgré l’effort de sensibilisation et d’information, accompli par la protection civile durant les dernières années avec la diffusion de bulletins météorologiques réguliers, un sentiment d’insécurité (par rapport aux intempéries) gagne la population à chaque averse.

Une prise en charge effective ainsi que des exercices de simulation et des programmes de positionnement d’abris sûrs (en cas de dangers), font cruellement défaut dans la république caribéenne, encore meurtrie des conséquences du tremblement de terre du 12 janvier.

Quatre mois après le séisme, ce sont des organisations non gouvernementales (Ong) et des associations de quartiers qui essaient de remédier aux problèmes provoqués par la carence de système de drainage, en mettant l’accent sur des séances de motivation en faveur de l’assainissement et du curage des égouts et canaux de ruissellement, dans l’objectif de prévenir la propagation de maladies.

Parallèlement, ces Ong et associations de quartiers tentent également de trouver des alternatives de fumigation sectorielle du milieu ambiant, face à une abondance (ces jours-ci) d’eaux de pluies qui pourraient rester en surface si des dispositions de drainage adéquat ne sont pas adoptées par les habitantes et habitants. [rc apr 26/05/2010 00:10]