P-au-P., 18 mai 2010 [AlterPresse] --- Le président haïtien, René Préval, souhaite que tout soit mis en œuvre pour la réalisation de bonnes élections avant la fin de l’année afin qu’un président élu puisse être installé le 7 février 2010.
« Je pourrai alors partir en paix », déclare-t-il dans un discours au cours d’une cérémonie officielle organisée à l’Arcahaie (31 km au nord de la capitale) à l’occasion de la journée du drapeau national.
Préval a fait ses adieux à la population de l’Arcahaie qui, dit-il, l’a toujours bien reçu à l’occasion des cérémonies marquant la fête du drapeau.
« C’est le dernier 18 mai que je passe avec vous », a-t-il lancé à la foule massée sur la place centrale de la ville, où plusieurs expressions d’appui au président ont pu être notées.
Durant les derniers jours, des manifestations anti-gouvernementales ont été organisées à Port-au-Prince et dans plusieurs régions du pays. Ce 17 mai encore, des milliers de personnes ont réclamé le départ anticipé du président et rejeté plusieurs mesures récemment adoptées.
Plusieurs secteurs sont très critiques vis-à-vis de la disposition prise par l’exécutif de prolonger de 18 mois l’état d’urgence décrété suite au séisme du 12 janvier et de fixer au 14 mai 2011 le départ du président si des élections n’ont pas lieu avant la fin de l’année.
Le chef de l’État reprend à son compte la devise « l’union fait la force », qui fut le leitmotiv de la lutte des esclaves au début du 19e siècle pour pouvoir fonder la nation haïtienne.
Après la catastrophe du 12 janvier, il s’agit de refonder la nation et pour cela « la paix et la stabilité » sont nécessaires, selon Préval.
Le président considère le séisme comme l’un des plus grands cataclysmes mondiaux et qui a frappé le pays le plus pauvre, anéantissant les progrès enregistrés durant les dernières années, fait-il remarquer.
Même les pays les plus riches font face à des difficultés pour gérer ce genre de situation, souligne en substance Préval, en prenant l’exemple de la Louisiane (États-Unis), dévastée en 2005 par un ouragan, et où des sinistrés se trouvent encore « dans la rue ».
4 mois après le tremblement de terre, la priorité est la relocation des sans abri, selon Préval qui annonce également la réalisation de projets d’infrastructures routières et énergétiques à travers le pays, car « il faut garder un œil ouvert non seulement sur Port-au-Prince, mais aussi sur le reste du pays ». [gp apr 18/05/2010 13 :00]