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Haïti : la journée de tous les dangers

P-au-P., 12 déc. 03 [AlterPresse] --- L’aire métropolitaine de Port-au-Prince présentait en plusieurs de ces artères ce 12 décembre l’allure d’une journée de grève générale.

Les rues étaient clairsemées et jonchées dans certains endroits par des barrages constitués de vieux pneus, de pierres et de carcasses de véhicules.

Des camions et tracteurs du conseil national des équipements (CNE) étaient également constatés au travers de diverses voies passantes.

Cette journée a été également marquée par divers actes répréhensibles. Des civils armés, encagoulés pour la plupart et circulant à bord de véhicules des entreprises publiques dont la Téléco, ont tiré des coups de feu dans plusieurs endroits.

On a relevé divers autres actes attribués à des partisans lavalas comme par exemple des braquages de plusieurs citoyens, des vols de véhicules, des fouilles au corps effectuées par des militants lavalas, le cambriolage d’un dépôt d’armes de la police nationale d’Haïti (PNH).

Le bilan exact des victimes de cette journée n’est pas encore établi. Mais des témoins avancent un mort par balles et plusieurs blessés par balles ou jets de pierres.

L’ambassade des Etats Unis avait recommandé à ses employés et aux ressortissants américains de rester chez eux pour ne pas mettre leur vie en péril.

La visite d’une délégation de huit parlementaires américains prévue à Port-au-Prince ce week-end a été annulée en raison de la situation en Haïti, a confirmé la porte-parole de l’ambassade américaine à Port-au-Prince, Judith Trunzo.

Des experts norvégiens qui étaient en Haïti dans le cadre d’une formation de plusieurs jours destinée à des professionnels haïtiens de l’audiovisuel ont quitté précipitamment le pays.

Le 12 décembre a été également ponctuée par une nouvelle manifestation anti-Aristide. Ce mot d’ordre de manifestation a été maintenu par les étudiants de l’Université d’Etat d’Haïti malgré le fort dispositif de nuisance mis en place par des partisans du pouvoir, à travers notamment les nombreux barrages.

La progression de la manifestation a aussi achoppé à maintes reprises sur les barrages répétés constitués par des camions du corps d’intervention et de maintien d’ordre (CIMO), des barrages qui empêchaient le regroupement des manifestants qui arrivaient en voitures.

La police a dispersé les manifestants à plusieurs reprises à l’aide de gaz lacrymogènes. Des échanges de jets de pierres ont opposé des agents du CIMO et des manifestants. Des journalistes ont vu également des partisans lavalas déposer de vieux pneus sur la chaussée, des pneus transportés par des véhicules de l’Etat. [vs apr 12/12/2003 23:00]