P-au-P., 29 avr. [AlterPresse] --- L’organisme humanitaire international Médecins du Monde (Mdm) se dit inquiète de la recrudescence des cas d’évacuations forcées de camps de personnes déplacées suite au terrible séisme du 12 janvier et particulièrement de leurs conséquences sanitaires.
« Une expulsion implique pour les sinistrés non seulement un nouveau traumatisme mais aussi une aggravation de leurs conditions sanitaires, déjà précaires, et de leur accès aux soins », considère MDM dans un communiqué transmis à AlterPresse.
« Les sinistrés qui tentaient de retrouver un semblant de normalité après avoir tout perdu lors du séisme, craignent de se voir à nouveau expulsés des terrains où ils ont trouvé refuge », poursuit l’organisation.
« Les comités locaux nous font part aujourd’hui d’un nombre croissant de sites menacés de procédés similaires, à la demande des propriétaires », souligne Mdm.
Mdm estime que dans un contexte de crise humanitaire majeure, l’évacuation de populations ne peut se faire sans « proposition alternative digne, respectueuse du droit des personnes et garantissant leur sécurité ».
L’organisation, qui continue d’assurer une prise en charge des soins de santé primaires et un soutien psychosocial dans 8 quartiers de la capitale, demande aux autorités haïtiennes d’énoncer des « directives claires pour la protection des personnes déplacées et d’assurer leur application par tous les représentants de l’Etat ».
Elle rappelle que depuis début avril, au moins deux campements ont déjà été vidés de leurs habitants « sans qu’aucune alternative ne leur soit proposée ».
L’Organisation Internationale pour la Migration (OIM) rapporte avoir enregistré 300.000 Haïtiens déplacés, dans le cadre d’opérations continues visant à recueillir des informations précises sur environ 2,1 millions de déplacés à travers le pays.
Selon la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH), plus de 3.000 personnes qui étaient installées au Club de Pétion-Vielle (périphérie est) ont été déplacées au site de Corail Cesselesse, dans la commune de Croix-des-Bouquets (Nord de la capitale).
D’autre part, 742 personnes de la Vallée de Bourdon (secteur est) on trouvé refuge sur le site de Tabarre Issa (périphérie nord-est), ajoute la MINUSTAH. [gp apr 29/04/2010 10 :00]