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Haïti : pas de répit pour Jean Bertrand Aristide

P-au-P., 13 dec. 03 [AlterPresse] --- Port-au-Prince a été le théâtre d’une nouvelle manifestation anti-Aristide
ce 13 décembre. L’un des chefs de file de cette manifestation non annoncée,
qui a débuté à la Faculté des Sciences Humaines, était Théodore Beaubrun
Junior, chanteur du groupe racine « Boukman Eksperyans » et membre du
collectif d’artistes et d’intellectuels haïtiens dénommé « NON ».

La manifestation s’est achevée prématurément dans une situation de panique.
La police a dispersé les manifestants en tirant en l’air des rafales et en
lançant à profusion des gaz lacrymogènes.

La police était aidée dans sa tâche par des partisans lavalas armés de
révolvers et machettes qui circulaient à bord de véhicules sans plaque
d’immatriculation et des véhicules d’entreprises publiques comme la Téléco
(la compagnie nationale des télécommunications).

Plusieurs étudiants et des journalistes qui couvraient la manifestation ont
dû alors prendre refuge dans une maison privée de Turgeau (à P-au-P) pour
échapper à la traque des « militants lavalas ».

Le bilan de cette journée n’est pas encore établi.

Le Premier ministre Yvon Neptune a, dans un communiqué lu la veille par le
secrétaire d’Etat à la communication, Mario Dupuy, réaffirmé la volonté de
son gouvernement de garantir les libertés en Haïti.

La mobilisation anti-gouvernementale s’est accentuée à Port-au-Prince et
dans diverses autres villes du pays depuis le raid sanglant des partisans du
président Jean Bertrand Aristide contre les locaux de la Faculté des
Sciences Humaines et de l’INAGHEI le 5 décembre dernier. Cet assaut s’est
soldé par une trentaine de blessés et des dégats matériels considérables.

La ministre de l’éducation nationale du gouvernement lavalas, Marie Carmèle
Austin, a démissionné cette semaine en signe de protestation contre ces
violences, estimant que la police n’était pas à la hauteur de sa tâche.

Pour leur part, les sénateurs lavalas Dany Toussaint et Prince Pierre Sonson
ont dénoncé « la démence du régime lavalas ». Dans une interview exclusive à 
la station privée Radio Kiskeya, peu après la manifestation
anti-gouvernementale du 11 décembre qui avait réuni plusieurs dizaines de
milliers de personnes, ces parlementaires ont annoncé officiellement leur
retrait du parti « Fanmi Lavalas » (La Famille Lavalas). [vs apr 13/12/03 00:10]