P-au-P., 23 avr. 2010 [AlterPresse] --- Le chef civil de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH), Edmond Mulet, considère « très critiques » les prochains 18 mois en Haiti, cent jours après le séisme du 12 janvier qui a officiellement fait 300.000 morts et plus d’un million de sinistrés.
« Les 12 à 18 prochains mois constituent une période très critique pour les efforts de relèvement et pour favoriser un environnement propice au développement », déclare-t-il lors d’une conférence de presse le 22 avril à Port-au-Prince.
Durant cette période il sera nécessaire que la MINUSTAH et les agences du système de Nations Unies travaillent de manière intégrée pour « promouvoir la stabilité politique » à travers un appui logistique et opérationnel en vue de l’organisation des prochaines élections et permettre « le transfert pacifique et démocratique du pouvoir en février 2011 », indique Mulet.
Ces entités devront aussi travailler « à la coordination de l’assistance humanitaire post désastre et la réduction des risques de catastrophe naturelle, maintenir un climat de sécurité, soutenir le gouvernement dans la mise en oeuvre de son plan de reconstruction et aider Haïti à reconstruire son capital humain », ajoute-t-il.
Le chef de la MINUSTAH annonce qu’il se rendra la semaine prochaine à New York afin de présenter à l’ONU le rapport du secrétaire général de l’organisation mondiale, Ban Ki Moon, qui sollicitera des ajustements au niveau du mandat de la force des Nations Unies.
Selon Mulet, « la priorité de la MINUSTAH sera d’aider la PNH (Police Nationale d’Haïti) à assurer une présence plus visible pour garantir la protection des personnes déplacées » et la sécurité pour des « élections libres et démocratiques ».
Un autre aspect crucial pour le développement d’Haïti concerne la décentralisation et le développement local, et, dans ce domaine, la MINUSTAH compte apporter un « appui logistique » et mettre « des experts techniques haïtiens » à la disposition de l’État, pour aider à rétablir et renforcer ses capacités opérationnelles.
Mulet pense qu’on ne doit pas « sous-estimer l’ampleur de la tâche ni la complexité des défis » qui se présentent devant la MINUSTAH, tandis qu’il met l’accent sur des « perspectives prometteuses » pour le développement du pays, si les conditions de stabilité politique et de sécurité sont réalisées.
Il fait part d’un « optimisme prudent » en disant croire que le pays se trouve « sur la bonne voie », en dépit de la situation « très difficile » des populations affectées par le cataclysme.
A ce propos, durant les 100 jours écoulés, l’ONU, par le biais de ses agences, a fourni des repas à 3.5 millions de personnes et des abris à 259.103 familles, indique le chef de la MINUSTAH.
Sur demande du gouvernement, l’ONU a conduit des opérations de déplacement de 1000 familles des à hauts risques, ajoute-t-il.
Mulet mentionne aussi plusieurs travaux d’infrastructures en cours, notamment sur la route de Malpasse (vers la R. Dominicaine) et la route de Jacmel (sud-est), fortement endommagée par le séisme. [gp apr 23/04/2010 06 :00]