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Haïti-Séisme : Reprise universitaire en vue

Des points d’ombre demeurent

Par Francesca Théosmy

P-au-P, 19 avril 2010 [AlterPresse] --- La faculté des sciences humaines (Fasch) annonce pour la mi-mai la reprise des cours, soit 4 mois après le puissant séisme qui a dévasté la capitale et d’autres villes du pays.

Cette reprise concerne les étudiants et étudiantes en année préparatoire et les cours de tronc commun, apprend AlterPresse auprès de la direction de cette faculté.

Du 28 juin au 1er aout ce sera au tour des autres cours avant le début de la nouvelle session programmée pour le mois de novembre.

Ce plan de reprise a été débattu lors d’une rencontre entre le conseil de coordination de la Fasch et les étudiants de cet établissement.

La Fasch comme les autres entités de l’université d’Etat et le rectorat ont subi de sévères dommages pendant le séisme.

Pour accueillir les cours il faudra construire 5 à 7 salles en bois et en tôles, a fait savoir Hancy Pierre, coordonnateur de la faculté.

Au delà des changements qui seront inévitablement apportés aux horaires, les étudiants ont fait part de leur préoccupation par rapport à la mise en place de ces structures provisoires.

Durant combien de temps l’université aura-t-elle à fonctionner dans des abris provisoires ? Y a-t-il un plan pour reconstruire des bâtiments permanents respectant les normes pour accueillir l’Ueh ?

En guise de réponse, le rectorat a élaboré un scenario de reprise qui consiste à reloger les entités de l’Ueh à Damien (périphérie nord). Cependant cette solution ne pourra se réaliser qu’à moyen terme alors que se posent des questions sur le court et le long terme.

Un flou demeure en ce qui concerne les activités scolaires

Penser le long terme est une préoccupation qui touche également les écoles. Depuis bientôt deux semaines des dizaines d’écoles ont recommencé à fonctionner sous des tentes ou des abris en bois dans le département de l’Ouest. Combien de temps cela va-t-il durer et de quelle manière conviendra-t-il d’appréhender la nouvelle année scolaire et les autres qui suivront.

Dans certaines écoles visitées par AlterPresse seul le 1/3 des élèves a repris le chemin de l’école jusqu’ici.

« On ne peut pas faire une école au rabais à cause d’un tremblement de terre. C’est la normalité qu’on cherche. Mais la plupart des parents vivent dans les rues et sont décapitalisés. Moralement peut-on exiger des parents de payer les frais scolaires », se demande Djimy Petiote directeur de l’établissement « Les petits soleils ».

Cette école bouclera l’année académique au mois de juin pour manque de ressources, a fait savoir son directeur.

Pour sa part, le gouvernement dit mesurer les enjeux et s’attendre à une reprise graduelle des activités dans le secteur de l’éducation. [kft gp apr 19/04/2010 00:30]