P-au-P., 16 avr. [AlterPresse] --- Le Sénat haitien a approuvé dans la soirée du 15 avril la prolongation pour 18 mois de l’état d’urgence déclaré suite au séisme du 12 janvier dernier, qui a a fait 300.000 morts et détruit une bonne partie de la capitale ainsi que plusieurs autres villes.
Treize sénateurs ont voté en faveur de la nouvelle loi d’état d’urgence, deux ont voté contre et un s’est abstenu.
Onze sénateurs opposés à cette loi n’ont pas pris part à la séance, considérant que le débat n’allait rien changer à ce qui a été, selon eux, déjà concocté avec l’exécutif.
La loi consacre la création de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH), co-présidée par le premier ministre, Jean Max Bellerive, et l’envoyé spécial de l’ONU en Haïti, l’ex président américain William Clinton.
Les sénateurs opposés à la nouvelle loi sur l’état d’urgence ne partagent pas la participation étrangère à cet organisme et critiquent la prolongation de la période d’état d’urgence au-delà du mandat du président René Préval, qui doit laisser le pouvoir le 7 février prochain.
La nouvelle loi, proposée par l’Exécutif, a été approuvée il y a une semaine par la Chambre des Députés et permettra au gouvernement, entre autres, d’utiliser des fonds publics sans être soumis aux démarches établies.
L’initiative a provoqué le rejet d’une coalition formée par une quarantaine d’organisations socio-politiques qui la considèrent « immorale » et « illégale ».
Le sénateur du parti gouvernemental Unité, Joseph Lambert, estime que « le vote (du 15 avril) démontre que nous voulons l’argent que la Communauté internationale met à notre disposition ».
Les promesses de la communauté internationale s’élèvent à près de 10 milliards de dollars sur plus de 3 ans. [gp apr 16/04/2010 08 :00]