Par Ronald Colbert
P-auP, 16 avril 2010 [AlterPresse] --- Dans le but d’établir un plan de reconstruction, comme partie de 4 phases d’engagement après le 12 janvier 2010, l’agence de service de projets de l’organisation des Nations Unies (United nations office for project service / Unops) pilote actuellement à Port-au-Prince, en collaboration avec le ministère des travaux publics, transports et communications (Mtptc), un « projet d’évaluation des dommages subis par l’infrastructure », pendant le tremblement de terre, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
D’une durée prévue de six mois, le projet devra déterminer lesquels, parmi les 200,000 bâtiments affectés dans le séisme, peuvent accueillir des habitants et subir des travaux de reconstruction. Il est financé par la Banque mondiale et le gouvernement britannique au travers d’un accord bilatéral de 2,8 millions de dollars américains (US $ 1.00 = 41.00 ; 1 euro = 56.00 gourdes aujourd’hui).
L’Unops a pour tâche de certifier les 300 ingénieurs locaux qui, à la suite d’une formation sur le matériel et les techniques d’évaluation des catastrophes, ont entamé le processus d’évaluation de l’état des bâtiments.
Plusieurs maisons, dans la zone métropolitaine de la capitale, sont marquées avec l’inscription “Mtptc” en rouge, jaune ou vert, en fonction de la gravité ou non des anomalies relevées par les équipes d’évaluateurs du ministère des travaux publics. Munis de marteaux, d’appareils de positionnement par satellite (GPS) et de bombes aérosol de peinture, ces derniers sillonnent la capitale depuis le 25 janvier 2010 en arborant des maillots rouges, jaunes, verts ou bleus.
Après une vérification des murs, des poteaux, des poutres, du sol et de la dalle, une maison portant la couleur rouge indique un niveau de grave danger de sécurité de la maison qui doit être détruite et reconstruite.
L’inscription jaune signale la nécessité de réparation préalable des parties endommagées, tandis que la couleur verte donne une certification de sécurité à la maison visitée, où des réparations mineures sont recommandées.
4 phases d’opérations, conduites par l’Unops
L’évaluation des dégâts en infrastructure constitue la première des 4 phases des opérations conduites par l’Unops, après le séisme du 12 janvier, en vue d’élaborer, avec le Mtptc, un ensemble de standards nationaux en matière de construction en Haïti.
Une deuxième phase d’opérations, mises en œuvre par l’unops en collaboration avec la Mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah), est l’installation et la gestion de camps de personnes déplacées dans cinq zones sélectionnées par le gouvernement. Dans ce cadre, l’Unops fournit actuellement des recommandations techniques dans le but de limiter les risques d’inondation, liés à la saison des pluies, dans 10 camps de personnes déplacées.
Pour la troisième phase d’opérations, suite au tremblement de terre, l’Unops se penche sur la construction d’abris transitoires durables, pour laquelle un site de production a été déjà établi afin d’ “ériger 600 maisons de bois pouvant résister à la saison des pluies et pouvant durer entre 3 et 5 ans”. Les bénéficiaires de ces abris transitoires durables sont identifiés au cours de l’ l’évaluation des dommages subis par l’infrastructure et au sein des nouveaux camps, dans la perspective de “fournir aux familles un foyer sûr et digne afin de leur permettre de retrouver une vie familiale normale et de se consacrer à leur travail”.
Dans une 4e phase d’opérations, consécutives au séisme, l’agence de service de projets des Nations Unies se consacre à la reconstruction d’autres types d’infrastructures, comme des institutions gouvernementales clés (qui ne sont pas encore précisées), la réhabilitation des routes ainsi que d’autres projets d’accès de base.
Sur ce chapitre, avec l’apport de la Minustah, l’Unops informe de la mise en œuvre de travaux de réhabilitation de la route reliant Jacmel (chef-lieu du département géographique du Sud-Est, également affecté dans le tremblement de terre) à Léogane (municipalité sise à une trentaine de km au sud de la capitale et grandement secouée dans le séisme du 12 janvier dont l’épicentre du janvier se trouvait à proximité). L’Unops se penche également sur un projet de nettoyage du canal traversant la capitale et drainant généralement vers la mer les eaux domestiques et celles des pluies.
Fournir des abris d’urgence à plus d’1 million de personnes d’ici le 1er mai 2010
Globalement, les Nations Unies voudraient atteindre, d’ici le 1er mai 2010, un nombre d’ 1.3 millions de personnes dans la distribution d’abris d’urgence. A date, plus de 3,5 millions de personnes – dont plus d’un million en abris d’urgence et 1,3 million en eau potable - ont reçu une assistance alimentaire du bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Onu (Ocha en anglais), en plus de trousses d’hygiène fournies à 510 mille personnes et de la vaccination (contre certaines maladies) faite à plus de 500 mille autres personnes.
Parallèlement, le fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa) a distribué 17 mille lampes solaires dans les camps de personnes déplacées, rapporte Ocha.
D’autres interventions d’urgence ont eu lieu, en éducation avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), pour laquelle 1,400 tentes scolaires ont été fournies, et en agriculture avec l’organisation des Nations Unies en alimentation et agriculture (Fao), laquelle, en plus de pioches et machettes, a alloué 95 tonnes de semences de haricots, 30 tonnes de niébé, 47 tonnes de semences de maïs et 1.75 tonne de semences pour légumineuses à plus de 9 000 familles d’agriculteurs des communes de Léogane, Petit-Goâve, Grand-Goâve, Gressier (Ouest d’Haïti), Jacmel, Cayes-Jacmel et Marigot (Sud-Est), ajoute Ocha [rc apr 16/04/2010 0:00].