P-au-P, 12 avril 2010 [AlterPresse] --- L’association belge Quartiers pour Haïti a recueilli 12 projets sur de petites unités d’habitations adaptées aux risques sismiques qui affectent le pays, dont la capitale et plusieurs autres villes ont été dévastées par un tremblement de terre le 12 janvier dernier.
Les projets ont été réalisés suite à un appel lancé avec l’idée pour cette association fondée après la catastrophe de "mobiliser les secteurs professionnels afin d’appuyer les compétences techniques dans le domaine du bâti" dans le pays.
Utilisant des matériaux allant des gabions aux poutrelles métalliques, les projets se présentent pour la plupart sous forme de kits et pour d’autres sous la forme de construction très traditionnelles. Ils privilégient pour certains l’écologie avec une préférence pour le bambou, ou la solidité avec le système du container.
Deux propositions se basent particulièrement sur l’approche communautaire en mettant dans une position centrale la participation de la population dans la construction des habitations et le développement de filières économiques.
Un comité technique de l’association a analysé les propositions avant une présentation à la Fondation connaissance et liberté (Fokal) le 6 avril devant une assistance composée de dizaines de personnes dont des architectes.
Une proposition faite par un industriel français et qui suggère une structure réalisée à partir d’éléments métalliques a particulièrement retenu l’attention. Elle est l’une des rares a indiquer le cout de sa réalisation et pour une unité de 12m carrés il faudrait débourser jusqu’à 6 500 euros, prix de groupes pour 500 habitations.
L’assistance a montré de l’intérêt pour une proposition qui, sans présenter un projet d’habitation, donne un cadre de réflexions sur les différentes approches possibles de l’habitat dans un contexte post-catastrophe. Il s’agit de l’habitat transitionnel, l’habitat écologique et l’habitat comme moteur de développement économique.
Néanmoins les réserves de l’assistance ont tourné autour des difficultés d’adaptation des projets en Haïti, la négligence des aspects culturel et urbanistique.
Les projets ont été présentés par des architectes et des ingénieurs européens qui ne connaissent pas le contexte haïtien, bien qu’ayant pour la plupart travaillé dans des pays frappé par des désastres.
« Ce qui m’a marqué ici en Haïti sur la question de la reconstruction c’est que tout est complexe. On ne peut pas imaginer un ilot vide ou l’on va construire et ensuite déplacer les gens…Notre démarche c’est de ne pas nous dire qu’on peut construire n’importe comment », a souligné Pascal Simoens de Quartiers pour Haïti.
Au terme de la rencontre il a été suggéré que Quartiers pour Haïti et les architectes haïtiens maintiennent un contact soutenu afin de pouvoir entre autres échanger des idées sur l’habitat en Haïti et enrichir la réflexion. [kft gp apr 12/04/2010 05:00]