P-au-P, 27 mars 2010 [AlterPresse] --- Comme dans le Grand Sud (Sud, Sud-Est et Sud-Ouest d’Haïti) , où plusieurs organisations ont pris l’initiative de questionner les réalités nationales, après le séisme du 12 janvier 2010, de nombreuses organisations nationales se sont déjà réunies pour définir des plans d’action pour le futur d’Haïti, qui tiendraient compte du vécu de plus d’un million de sans abris et de personnes déplacées après le séisme, selon les informations parvenues à l’agence en ligne AlterPresse.
Il convient de partir de cette nouvelle situation pour définir un plan stratégique d’actions, qui posent la nécessité d’une décentralisation conséquente, considèrent un nouvel aménagement du territoire national, avec la détermination de normes fondamentales de vivre ensemble et de constructions ne négligeant point la vulnérabilité sismique et les autres dangers environnementaux, notamment avec la fréquence annuelle des cyclones, suggèrent les organisations à l’origine de ces initiatives multiples.
Des organisations de la République Dominicaine, faisant partie de réseaux et de la plate-forme d’aide à Haïti après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, ont aussi, avec des organisations partenaires en Haïti, réalisé des échanges sur la conjoncture, sur le nouveau départ à prendre dans les relations haïtiano-dominicaines et sur le chemin à tracer ainsi que les opportunités et perspectives d’avenir en Haïti.
A 4 jours du sommet des bailleurs de fonds sur Haïti, la controverse autour du plan gouvernemental de reconstruction demeure, les consultations nécessaires avec les secteurs vitaux de la nation (paysans, femmes, sans abris et personnes déplacées) n’ayant pas eu lieu.
La surpopulation dans la capitale, l’hyperconcentration des activités politiques, économiques, sociales, culturelles… dans ce qu’il est convenu d’appeler “la république de Port-au-Prince”, l’anarchie des constructions, l’absence de certification des maisons par des instances concernées – lesquelles n’ont pas bien contrôlé la qualité des matériaux utilisés dans les constructions – sont autant de leçons, tirées par le gouvernement du 11 novembre 2009 du premier ministre Joseph Jean Max Bellerive, a confié ce dernier devant des sénateurs le jeudi 25 mars.
Reste à savoir dans quelle mesure les leçons, retenues, serviront à la mise en train de dispositions durables pour l’avenir, Bellerive ayant souligné combien son gouvernement ne saurait adopter de plan sur le long terme, vu la fin de mandat (en février 2011) de l’actuelle équipe présidée par René Garcia Préval.
Le plan, qui sera présenté aux bailleurs de fonds le mercredi 31 mars 2010, comprendra davantage des réponses à la situation, née du tremblement de terre du 12 janvier 2010, au lieu d’une planification d’actions de développement global, selon Joseph Jean Max Bellerive.
Interrogé par la presse, en marge d’une rencontre, le samedi 20 mars, avec le ministre japonais des affaires étrangères, Katsuya Okada, Bellerive a promis une marge de flexibilité au sommet du 31 mars, laquelle permettrait (peut-être ?) d’effectuer certains ajustements… dans l’application d’un plan, au départ rejeté par les organisations sociales et politiques du pays. [rc apr 27/03/2010 11:30]