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Haïti-Séisme : Prévenir les risques dans la deuxième ville du pays

Par Ronald Colbert

Cap-Haïtien, 24 mars 2010 [AlterPresse] --- Pour aider à práparer un plan de mobilisation sur les risques sismiques et sur la prochaine saison cyclonique (du 1er juin au 30 novembre 2010), une équipe de la direction (centrale) de la protection civile (Dpc) se trouve cette semaine au Cap-Haïtien (deuxième ville du pays, à 248 km au nord de la capitale Port-au-Prince, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.

“Nous essayons de mettre en place une structure permanente de sensibilisation et faire en sorte que seulement des compétences se prononcent sur les risques de tremblement de terre et de tsunami”, fait savoir à AlterPresse Georgemain Prophète, délégué départemental et coordonnateur du comité départemental de gestion des risques et désastres.

Prophète évoque une préoccupation constante, voire de l’angoisse, chez les capoises et capois, depuis le séisme du 12 janvier 2010, autour des possibilités de secousses telluriques dans le département du Nord d’Haïti.

Des techniciens du bureau des mines et de l’énergie (Bme) ont animé, après le 12 janvier, des conférences-débats sur le danger de tremblement de
terre et de tsunami.

“Il y a lieu de prendre des dispositions pour faire face à l’urgence et relancer les travaux de mitigation en cas de tremblement de terre et de tsunami, susceptibles d’être enregistrés au Cap-Haïtien entre maintenant et les 50 prochaines années”, confie Prophète.

Actuellement, les organismes départementaux, y compris de la municipalité, insistent sur une évaluation des constructions existantes, dans une perspective de disposer de structures institutionnelles ayant assez d’autorité pour faire appliquer les normes requises (qualité des matériaux utilisés, principes de pose de fondations, de piliers et autres, armatures, résistance des sols, etc.).

Il s’agira alors de démolir toutes constructions ne répondant pas aux critères établis et aussi, le cas échéant, d’entamer des opérations de déplacement de population se trouvant dans des zones vulnérables, fait remarquer le délégué départemental.

Sans négliger un appui à la mairie, il faut restructurer les cellules d’urbanisme via la branche régionale du ministère des travaux publics, transports et communications (Mtptc), lequel devrait mettre sur pied une branche départementale du laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (Lnbtp) chargé de définir et de faire suivre les normes.

Depuis une vingtaine d’années (remontant aux années 1990), la plupart des maisons, notamment placées en dehors du centre-ville du Cap-Haïtien, ont été construites sans aucune étude des caractéristiques du sol, en plus de l’extension d’une multitude de logements anarchiquement érigés à l’intérieur de la ville, déplore Georgemain Prophète.

Les services départementaux n’ont enregistré aucune secousse tellurique qui aurait causé l’effondrement, dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 mars 2010, d’un immeuble de 4 étages au village Christophe (au sud-ouest du Cap-Haïtien), au cours duquel 4 personnes ont trouvé la mort et 3 autres ont été blessées, affirme le représentant de l’Exécutif dans le Nord d’Haïti.

Cependant, des précipitations ont lieu à intervalles de 2-3 jours, toutes les 2 semaines, depuis le mois de novembre 2009, sur Cap-Haïtien et les villes avoisinantes. En mars 2010, un front froid traversant les Caraïbes a provoqué des pluies dans le département géographique du Nord d’Haïti. [rc apr 24/03/2010 8:00]