P-au-P, 24 mars 2010 [AlterPresse] --- De nombreux secteurs, particulièrement les mouvements sociaux, souhaitent l’élaboration, cette semaine, d’un document alternatif au plan d’action gouvernemental pour le relèvement et le développement national, dans la perspective du sommet des bailleurs de fonds à New York le 31 mars 2010, selon les informations parvenues à l’agence en ligne AlterPresse.
Beaucoup d’interrogations pèsent sur le contenu du document gouvernemental, notamment en ce qui concerne la gestion des sans abris et personnes déplacées après le séisme du 12 janvier 2010.
« Un peu plus de la moitié des quelque 1,2 million de personnes déplacées auraient aujourd’hui trouvé à se loger de façon convenable », indique le paragraphe 4.11 du document gouvernemental, relatif au "Logement de la population : temporaire et permanent".
« Le gouvernement haïtien, veut-il nous convaincre qu’environ 600 000 personnes sinistrées se seraient déjà relogées dans un logement convenable ? », se demande un responsable du parti politique « Grand rassemblement pour l’évolution d’Haïti » (Greh), qui intervenait, le 23 mars, dans le cadre d’un dialogue national (« Chita tande nasyonal ») d’une semaine à Pétionville (à l’est de Port-au-Prince), initié par le député Steven Benoît.
L’assistance au dialogue national a relevé une série d’incohérences ainsi que de la légèreté à l’intérieur du document gouvernemental, en circulation dans la capitale haïtienne.
« Quelques 250,000 personnes… , sur plus de 500 mille se retrouvant dans une situation précaire, vivent dans 17 des quelques 600 camps spontanés, qui présentent des risques élevés pour le bien-être et la sécurité ».
« Des travaux ont été engagés pour reloger plus de 100 000 de ces personnes dans des camps aménagés au nord de la capitale et ce relogement pourrait durer plusieurs mois. Le gouvernement et la communauté internationale font leur possible pour que les travaux (qui viennent de commencer) soient terminés avant la prochaine saison des pluies ».
Cependant, il reste « quelques 350 000 personnes, pours lesquelles aucune solution n’est identifiée », indique le document gouvernemental.
Beaucoup de voix continuent de s’élever pour dénoncer la teneur du plan d’action « pour le relèvement et le développement national », que compte exposer, le 31 mars prochain, le gouvernement du premier ministre Joseph Jean Max Bellerive aux bailleurs de fonds, sans une concertation préalable avec les secteurs vitaux de la population, comme les mouvements sociaux, les paysans, les femmes ainsi que les dizaines de milliers de personnes déplacées après le séisme du 12 janvier. [la rc apr 24/03/2010 12 :00]