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Haiti-Séisme/Reconstruction : Consolider un véritable État de droit

P-au-P., 24 mars 2010 [AlterPresse] --- La Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) prône l’inclusion effective des droits de l’Homme dans la reconstruction et le développement d’Haïti.

“Toute refondation passera par la consolidation d’un véritable Etat de droit et par l’existence de mécanismes qui le protège, c’est-à-dire une justice fonctionnelle”, déclare Benoit Vandermeerschen, membre d’une délégation de la FIDH, qui effectue une mission en Haiti.

Il affirme que la FIDH sera présente à la conférence de New York du 31 mars prochain afin de souligner les priorités qu’il lui semble essentiel de prendre en compte à l’avenir.

Selon Benoit Vandermeerschen, le plan de reconstruction d’Haïti qui sera présenté à cette conférence, s’il est criticable, a le mérite actuellement de former un cadre au sein duquel agir.

Plusieurs organisations du mouvement social haïtien ont rejeté le plan élaboré par le gouvernement. Elles critiquent notamment le fait que l’Exécutif n’a pas cherché à consulter les forces vives la communauté haïtienne.

La participation des Haïtiens et des Haïtiennes dans la définition de leur destin et la reconstruction de leur bien a été relevée comme une priorité par la FIDH.

La reconstruction doit se réaliser dans un cadre équitable de représentation des autorités de l’Etat et de la communauté internationale, selon une délégation intelligente de la mise en oeuvre du plan et un contrôle performant de l’affectation des ressources de l’aide internationale, estime la fédération.

“La communauté internationale, qui a l’habitude de la gestion après crise doit aussi être prête à laisser tomber ses certitudes face au contexte haïtien”, a déclare Benoit Vandermeerschen.

L’éducation et la formation, le respect de l’environnement et la préservation des ressources naturelles en regard de la reconstruction économique doivent être priorisées, ainsi que la délégation des tâches aux autorités décentralisées.

Un autre membre de la FIDH, Geneviève Jacques, souligne que l’énorme mouvement de solidarité qui a suivi le séisme est le signe que la résilience du peuple haitien a dépassé les frontières, et forcé le respect.

“Le courage du peuple haïtien a suscité une forme d’admiration et non de la pitié”, témoigne-t-elle, rappelant que ce n’est pas d’aide dont a le plus besoin Haïti, mais d’accompagnement. [mm gp apr 24/03/2010 10 :00]