Communique du GRALIP
9 decembre 2003
Le Groupe de Réflexion et d’Action pour la liberté de la Presse (GRALIP) est
scandalisé par la journée d’apocalypse, que des partisans déchaînés du
pouvoir lavalas, ont fait vivre à des étudiants, professeurs d’université et
journalistes, à la Faculté des Sciences Humaines et à l’Institut National
de Gestion et des Hautes Etudes Internationales (INAGHEI), le vendredi 5
décembre 2003.
Le GRALIP souligne à l’attention de tous, l’extrême gravité des atrocités
commises, qui ont fait au moins deux victimes parmi les journalistes :
Roodson Josselin, reporter-photographe à l’agence de presse HPN, a dû être
hospitalisé après avoir été passé à tabac ; alors que Jean Vénèl Casséus,
reporter à Radio Kiskeya, a été dépossédé de son matériel de travail
(magnétophone, radio-communication, portable), frappé à coups de bâtons au
dos et traité comme un vulgaire bandit. Le jeune confrère agé de 21 ans,
visiblement traumatisé, a été contraint de crier « Vive Aristide », pour
avoir la vie sauve.
Le GRALIP rejette catégoriquement cette tentative désespérée de retour aux
pratiques unanimistes de la présidence à vie, qui illustre, une fois de
plus, la nature du régime lavalas.
Le Groupe de Réflexion et d’Action pour la Liberté de la Presse rappelle que
la férocité bestiale de groupes d’individus dénaturés, issus des masses
populaires, a pris pour cible la seule Faculté du pays à disposer d’un
département fonctionnel de communication, destiné entre autres, à initier
des jeunes au journalisme.
Le GRALIP en profite pour dénoncer les graves accusations de « coup d’Etat »
et de « campagne de désinformation » portées par le tristement célèbre
secrétaire d’Etat, Mario Dupuy, contre la Presse Indépendante. Curieusement,
ces propos irresponsables mettent les travailleurs de la Presse en danger,
autant que les menaces verbales obscènes des délinquants pro-lavalas, contre
plusieurs médias de la Capitale, en particulier Radio Caraïbes, Radio
Kiskeya, Radio Métropole, Radio Vision 2000 et Radio Galaxie.
Dans cette même logique de guerre, la journaliste Nancy Roc fait l’objet de
menaces ciblées de la part d’inconnus armés. Le GRALIP exprime sa totale
solidarité à la consoeur de Radio Métropole, connue pour ses réflexions
critiques, sans concession, sur les dérives totalitaires de Lavalas.
Fort de ce constat, le GRALIP refuse désormais de s’adresser à des autorités
politiques, policières et judiciaires ayant fait ou approuvé le 3 décembre
2001 (Brignol Lindor), le 17 décembre 2001, le 3 décembre 2002
(Bicentenaire), le 12 juillet 2003 (Cité Soleil), le 14 novembre 2003 (Champ
de - Mars) et le 5 décembre 2003, autant d’événements tragiques ayant
toujours visé les journalistes indépendants et les fondamentaux de la
Démocratie.
Tout en continuant à défendre la liberté de l’information, la diversité
idéologique et l’expression politique plurielle, dans la société haïtienne,
le GRALIP croit nécessaire de demander aux médias indépendants, de mettre
fin à toute forme d’auto - destruction, en exerçant leur droit de censure
légitime sur le discours irresponsable, venimeux, violent, criminogène et
anti-démocratique des monstres en herbe de l’arène politique.
Vario Sérant, Coordonnateur Principal
Stéphane Pierre-Paul, Assistant Coordonnateur
Ronald Colbert,
Administrateur