P-au-P, 18 mars 2010 [AlterPresse] --- L’hôpital départemental public « St Michel » de Jacmel (chef-lieu du département géographique du Sud-Est) – municipalité également affectée dans le séisme du 12 janvier 2010 - accuse un bilan positif en terme de service à la population, mais il fait tout de même face à certains besoins, relève son administrateur, Jean Prophète Baptichon, dans un entretien accordé à l’agence en ligne AlterPresse.
Alors que le gouvernement a proclamé son intention de décentraliser les services de santé, l’hôpital public de Jacmel fait face à de nombreux besoins : les médicaments et les matériels, entre autres
L’hôpital public de Jacmel a essuyé « des pertes énormes qui demanderont du temps pour les remplacer », avec la majorité des bâtiments affectés incluant la morgue, indique Baptichon.
A côté de quelques cliniques et deux centres hospitaliers privés, l’hôpital public de Jacmel est l’unique centre sanitaire de référence pour tout le département du Sud-Est.
Avant le tremblement de terre du 12 janvier, la plupart des services de santé étaient plutôt concentrés à Port-au-Prince.
On estime que 29 hôpitaux et centres de santé ont été détruits ou endommagés, dans le séisme, et qu’il faudrait un cachet de 134 millions de dollars américains pour réhabiliter tout le système sanitaire national.
L’organisation internationale Médecins sans frontière (Msf) donne un soutien au niveau de l’hospitalisation au centre sanitaire public de Jacmel, mais, en dépit des promesses du gouvernement central, les problèmes de médicaments inquiètent l’administrateur.
« Au niveau logistique, nous avons aussi des problèmes. L’hôpital n’a qu’une seule ambulance. Déjà, avant le séisme, il était difficile d’aller chercher un patient dans les sections communales,. L’hôpital ne souffre pas de problèmes de disponibilité de médecins, mais beaucoup (parmi ceux que nous avons) n’ont pas encore leurs diplômes » rapporte Baptichon.
L’hôpital « St Michel » a accueilli 20 000 patientes et patients, et réalisé plus d’un millier d’interventions chirurgicales depuis le 12 janvier.
La phase d’urgence étant maintenant dépassée, les efforts se sont tournés vers le déplacement des patients.
« Deux mois après le tremblement de terre, nous avons commencé à stabiliser la situation. Nous sommes en train de déplacer les patients, qui se trouvaient sous les tentes, vers un bâtiment fraîchement aménagé. Nous travaillons beaucoup sur la création de structures semi-permanentes pour reloger les patients dans la perspective de la saison pluvieuse », explique Baptichon.
Le principe de la gratuité des soins, décrété par le gouvernement suite au tremblement de terre, est appliqué à l’hôpital public « St Michel » de Jacmel.
Le tout est de savoir si ce principe va être retenu pour servir les plus vulnérables sur le long terme, quand on sait que très peu de personnes, parmi la population, ont accès aux soins en Haïti. [kft rc apr 18/03/2010 12 :00]