P-au-P, 12 mars 2010 [AlterPresse] --- Réorganiser les réponses sanitaires en fonction des besoins : telle est la ligne que compte suivre la commission nationale de santé établie après le sisme du 12 janvier dernier.
La phase d’extrême urgence est dépassée et « les besoins de santé ne se trouvent pas seulement dans les zones affectées mais également dans les régions qui ont accueilli des déplacés. Nous savons que certaines villes de provinces ont vu leur population doubler pratiquement durant la période post-séisme », déclare le coordonnateur adjoint de la commission, le docteur Jean Hugues Henrys.
Un peu plus de 500 000 personnes ont quitté Port-au-Prince suite au séisme pour les villes de province, notamment les Gonaïves (Nord) et Jérémie (Sud’ouest).
Cette situation est la première préoccupation de la commission qui y concentre actuellement « le gros de ses efforts », déclare le docteur Henrys lors d’une rencontre avec la presse le 10 mars.
La commission entend également organiser les réponses sanitaires internationales en mettant en place des mécanismes d’accréditation pour les organisations humanitaires travaillant dans le domaine de la santé en Haïti.
Ces organisations devront désormais donner des informations précises au ministère de la santé publique sur leurs ressources, la qualité de leur personnel de santé, le type d’actions qu’elles comptent mener et la zone d’intervention.
Ces mesures visent à « éviter des gaspillages », souligne Henrys.
De plus la commission souhaite intervenir dans la prise en charge psychologique, un besoin qui, selon le médecin, s’est accru après le tremblement de terre, mais qui ne sera pas abordé par le ministère de la santé publique seule.
Le docteur indique que la commission travaille sur la reconstruction du secteur de la santé, et réfléchit sur les actions qui seront posées à court, moyen et long terme. Ce travail est réalisé dans le cadre du Pdna (Post disaster need assessment) qui doit définir les grandes lignes de la reconstruction nationale.
Le secteur de la santé a été sévèrement touché par le tremblement de terre alors qu’auparavant il croulait, entre autres, sous les faiblesses administratives et le manque de disponibilité du personnel. Les estimations font état d’un millier d’hôpitaux et centres de santé affectés. [kft apr 12/03/2010 09 :30]