P-au-P., 08 mars 2010 [AlterPresse] --- La gouverneure générale du Canada, Michaelle Jean, a entamé ce 8 mars une visite officielle en Haïti, son pays natal, qui « revient à la vie », après le séisme dévastateur du 12 janvier dernier.
« Nous voyons que la vie résiste », déclare-t-elle lors d’une conférence de presse conjointe avec le président René Préval, avec lequel elle s’est entretenu en début de matinée après un survol en hélicoptère des zones les plus touchées par le séisme.
La gouverneure générale du Canada n’a pas caché son émotion face à la tragédie qui a causé la mort de plus 222.000 personnes, des dommages incalculables et 1.2 millions de sans-abri.
A propos du palais national, où elle se retrouvait il y a un an et qui est maintenant en ruines, elle a confié : « j’ai peine à croire que c’était ici ».
Accompagnée de son mari, Jean Daniel Lafont, et du maire de Montréal, Gérald Tremblay, Michaelle Jean affirme qu’elle est à Port-au-Prince pour « mesurer la force » de la population haïtienne devant la catastrophe et « par la suite appuyer » les efforts de reconstruction.
« Les gens (du Canada) sont déterminés à accompagner les efforts entrepris ici », dit-elle.
Jean déclare aussi que le Canada attend que les Haïtiens élaborent un plan pour la reconstruction de leur pays. « Nous croyons que les Haïtiens ont une vision pour Haïti », ajoute-t-elle.
Faisant référence à la Journée internationale des femmes (ce 8 mars), la gouverneure souligne que le Canada veut « être sûr d’écouter ce que les femmes veulent dire ».
« Leurs perspectives sont importantes pour la reconstruction », souligne-t-elle.
Michaelle Jean n’a pas pu prendre part, contrairement à ce qui était prévu, à un rassemblement-hommage de la Coordination de Plaidoyer pour les Droits des Femmes (CONAP), une plateforme d’organisations de femmes, à la mémoire des leaders féministes Myriam Merlet, Anne-Marie Coriolan et Magalie Marcelin, décédées durant le séisme.
Elle a participé à une cérémonie organisée sur les ruines du ministère à la condition féminine, aux cotés de la ministre Marjorie Michel.
Pour sa part, le président René Préval exprime son « admiration » et son « respect » pour Michaelle Jean, engagée depuis beaucoup de temps, dit-il, en faveur du progrès des femmes et des enfants.
A propos de la situation actuelle du pays, « la dévastation est immense », relève le chef de l’État, qui affirme que « nous devons nous relever ».
Il indique qu’Haiti compte sur l’aide de ses fils et ses filles dont beaucoup d’entre eux se trouvent au Canada, qui développent des liens historiques forts avec le pays caribéen.
Parallèlement, « le premier devoir de l’État » est de « rassembler toutes les composantes (de la nation) et de présenter le plan haïtien », déclare-t-il.
Michaelle Jean doit se rendre à Léogane (Ouest) où des militaires canadiens participent à la distribution de l’aide humanitaire, et à Jacmel (Sud-Est), sa ville natale, qui renferme d’importants éléments du patrimoine culturel haïtien, très menacé après le séisme. [gp apr 08/03/2010 12 :00]
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