Actualisation : 9 mars, 9:00
P-au-P., 8 mars 2010 [AlterPresse]--- Des centaines de personnes ont pris part ce 8 mars à une émouvante cérémonie d’hommage à trois leaders féministes haïtiennes qui ont péri lors du terrible séisme du 12 janvier dernier.
Organisée par la Coordination de Plaidoyer pour les Droits des Femmes (CONAP/plateforme d’organisations féministes), cette initiative a été réalisée à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des femmes, adoptée et commémorée depuis exactement cent ans.
En présence de délégations de femmes venant de diverses régions d’Haiti et de plusieurs pays de la Caraibe et des Amériques, Olga Benoit de la CONAP a déclaré que le véritable hommage à ces trois figures du féminisme haïtien, sera constitué par la poursuite sans relâche de la lutte pour une Haïti nouvelle.
Elles luttaient « pour changer la vie, pour construire un nouveau modèle de société (…) dans le respect des valeurs féministes : égalité, liberté, justice sociale », a-t-elle souligné.
Olga Benoit s’est fait applaudir lorsqu’elle a lancé : « le féminisme est la philosophie qui charrie le plus beau projet de transformation de l’humanité ». Elle a relevé la détermination des féministes à « construire un autre type de rapport social, économique et politique » pour le bien-être de l’humain.
La dirigeante féministe a tenu à mentionner également les noms de plusieurs « amies du mouvement des femmes » tuées lors du tremblement de terre, dont Myrlande Dorvilus, Mireille Neptune Anglade, Myrna Narcisse Théodore, Gina Porcena, Nicole Grégoire, Bernadine Bourdeau, Yolène Lherisson, Marie Michelle Gaspard et la Sœur Marie Camille Francois.
Olga Benoit en a profité pour dénoncer la situation qui règne à travers plusieurs régions du pays suite au séisme. Les 1,2 millions de sans-abri étaient amenés à « mettre en place seuls des abris provisoires » où les femmes et leurs enfants sont exposés aux dangers de viols et de maladies diverses, a-t-elle dit.
Parmi plusieurs propositions lancées ce 8 mars, la CONAP a suggéré qu’un mémorial soit érigé au Champ de Mars, principale place publique de la capitale, en mémoire des plus de 222.000 victimes du séisme.
Elle a appelé le gouvernement à trouver des mécanismes pour assurer la participation de tous les secteurs à la définition d’une vision et d’un plan de reconstruction du pays.
Des dirigeantes féministes internationales ont également pris la parole, dont George Arnauld de l’Union des Femmes de la Martinique, Sergia Galvan de la Red Mujeres Negras, Nirvana Gonzales de la Red de Salud de las Mujeres de America Latina y del Caribe, Magaly Pineda de Campamento Femenista Internacional et Marjorie Villefranche de la Marche Mondiale des Femmes.
La plus forte délégation étrangère (70 personnes) provenait de la République Dominicaine, saluée pour la solidarité exemplaire dont elle a fait montre envers Haiti au lendemain du séisme.
La Martinique, Porto-Rico, le Costa-Rica, le Guatemala, le Chili, le Brésil et le Canada ont également été représentés.
Des personnalités, telles que l’ancienne première ministre Michèle Pierre-Louis, l’ex-ministre à la condition féminine Adeline Chancy, la ministre de la culture et ancienne ministre à la condition féminine, Marie-Laurence Lassègue, l’ancienne ministre de la culture Magalie Comeau Denis et des représentants de divers secteurs ont assisté à la cérémonie.
Plusieurs artistes ont contribué à l’animation faite de musique de circonstance du terroir haïtien, de théâtre et poésie. [gp apr 08/03/2010 06 :00]