P-au-P., 17 fév. 2010 [AlterPresse] --- Le président français Nicolas Sarkozy a rejeté toute idée de tutelle internationale sur Haiti, lors d’une visite de quelques heures à Port-au-Prince, ce 17 février, un mois après le puissant séisme qui a ravagé la capitale et d’autres régions du pays, faisant plus de 217 000 morts et 1,2 million de sans abri.
« C’est d’abord aux Haitiens de définir un véritable ‘projet national’ et ensuite de le conduire , parce que c’est de leur pays et de leur avenir qu’il s’agit », a lancé le chef d’État français dans un discours à l’ambassade de France.
« Le rôle de la communauté internationale, et celui de la France, c’est d’aider les Haïtiens à reprendre le contrôle de leur destin », a poursuivi le chef de l’État français, en présence du chef de la Mission de l’ONU en Haïti, Edmond Mulet, de la communauté française et de représentants d’ONG.
Sarkozy met en garde contre l’accaparement des fruits de la reconstruction par un petit groupe, « une petite partie de la population qui se partage déjà ses richesses (…), la ‘République de Port-au-Prince’ contre le ‘pays du dehors’ ».
Pour le président français, le lourd bilan de la catastrophe du 12 janvier n’est pas sans rapport avec la misère qui frappe les communautés et la concentration de la population et des activités économiques à Port-au-Prince.
Sarkozy salue « le calme » et « la dignité » du peuple haïtien, ainsi que la résurgence en Haïti de notions telles que : « union sacrée, solidarité, intérêt général, projet national ».
« Un peuple comme celui-là ne peut pas mourir », martèle-t-il.
C’est la première visite d’un chef d’Etat français depuis 1804, lorsque les esclaves ont chassé les colons français et fondé la première république noire.
« Les blessures de la colonisation et, peut-être pire encore, les conditions de la séparation ont laissé des traces qui sont encore vives dans la mémoire des Haitiens », reconnait le numéro un francais.
Sarkozy rend hommage au personnel de l’ambassade française ou se sont les premiers secours se sont organisés suite au séisme qu’il qualifie d’« effroyable tragédie ».
30 Français ont péri dans cette catastrophe et 3 autres sont encore portés disparus.
Le président de la France salue également l’engagement des secouristes et des personnels de santé français qui sont intervenus au lendemain du drame. [gp apr 17/02/2010 10 :00]