Par Wooldy Edson Louidor
P-au-P., 15 fév. 2010 [AlterPresse] --- Un mois après le tremblement de terre, l’aide humanitaire fournie par la communauté internationale n’atteint toujours pas beaucoup de familles sinistrées des zones affectées, notamment Port-au-Prince, Léogane et Petit-Goâve, suivant les témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
Des besoins immenses en nourriture, eau potable et tentes, pour plus d’un million de personnes déplacées sont à satisfaire. Des milliers de personnes nécessitent également des soins postopératoires, notamment pour la réhabilitation, la physiothérapie et la santé mentale, informe l’organisation Médecins Sans Frontières (MSF).
Affamés et exposés au soleil et aux intempéries
« Depuis le 12 janvier, nous sommes ici et nous n’avons encore reçu ni de la nourriture, ni des tentes, alors que nous crevons de faim et nous sommes exposés au soleil et aux intempéries », se plaint une habitante du site d’hébergement de « Dahaitsu et Automeca », situé sur l’Avenue Maïs Gaté (Route de l’Aéroport).
« Tous les sites ont déjà bénéficié de l’aide, sauf nous autres ; pourtant, des étrangers viennent nous visiter de temps en temps, seulement pour prendre des photos et des informations », critique une mère qui vit avec ses deux enfants sur ce site, constitué d’environ 2200 familles, soit plus de 9000 personnes, selon les chiffres fournis par le comité de coordination.
Une autre habitante, mère de trois enfants, raconte que sa famille vit dans une tente de fortune faite de draps, qui ne les protège ni contre « le soleil ardent » qui les « brûle au cours de la journée », ni contre « la pluie qui constitue une constante menace ».
La Croix-Rouge Internationale avait distribué aux habitants des bâches, nettement insuffisantes pour couvrir toutes les tentes de fortune.
Cependant, des familles de bonne foi qui ont pu obtenir des bâches en ont fait bénéficier à leurs voisins, peut-on observer.
Des difficultés d’accès à l’eau potable
« Mes enfants pleurent de faim et me demandent de leur donner à manger ou, au moins, à boire de l’eau sucrée pour apaiser leur faim », raconte, les larmes aux yeux, une autre mère du même site, qui fait part des difficultés qu’elle rencontre même pour avoir accès à l’eau potable.
Des bagarres sont fréquentes dans les longues files formées autour de la citerne d’eau potable, installée et constamment alimentée par la Croix-Rouge Française, explique-t-elle.
Par ailleurs, la Croix-Rouge britannique a déjà installé des latrines sur le site, alors que la Croix-Rouge internationale a distribué des kits d’hygiène et promet d’envoyer un camion pour ramasser les ordures.
Aucune réponse des autorités
La Mairie de Delmas a été informée de la situation de ce site, fait savoir le comité de coordination rencontré sur place.
Les autorités de cette entité étatique leur ont répondu que les sites d’hébergement moins grands ont été priorisés et qu’ils devraient attendre leur tour. Mais, « jusqu’ici nous n’avons encore reçu aucune visite de la Mairie », déplore le comité. [wel gp apr 15/02/2010 11 :00]