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Haiti-Séisme : L’UNESCO demande la protection du patrimoine culturel contre le pillage

Mise en garde préalable de l’ISPAN

Article extrait du site de l’UNESCO [1]

Repris par AlterPresse le 3 février 2010

L’UNESCO lance une campagne visant à protéger du pillage le patrimoine mobilier d’Haïti, notamment les collections d’art présentes dans les musées, les galeries et les églises endommagés du pays.

La Directrice générale de l’Organisation, Irina Bokova, a écrit mercredi au Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, pour solliciter son soutien afin d’éviter la dispersion du patrimoine culturel haïtien.

« Je vous serais très reconnaissante », écrit-elle, « si vous pouviez demander à John Holmes, votre Envoyé spécial en Haïti et Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires ainsi qu’aux autorités compétentes chargées de superviser la coordination de l’aide humanitaire des Nations Unies à Port-au-Prince –la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et le Département des opérations de maintien de la paix- d’assurer, autant que possible, la sécurité immédiate des sites où se trouvent ces œuvres d’art ».

Irina Bokova demande aussi à Ban Ki-moon d’envisager de recommander au Conseil de sécurité d’adopter une résolution instituant une interdiction temporaire du commerce ou du transfert des biens culturels haïtiens. La Directrice générale propose également que des institutions comme Interpol, l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD), entre autres, contribuent à la mise en œuvre d’une telle interdiction.

La Directrice générale cherche aussi à mobiliser la communauté internationale dans son ensemble ainsi que les professionnels du marché de l’art et des musées afin que cette interdiction prenne effet. « Il est particulièrement important », insiste-t-elle dans sa lettre, « de vérifier l’origine des biens culturels qui pourraient être importés, exportés et/ou mis en vente, notamment sur Internet ».

S’appuyant sur les expériences passées de l’UNESCO en Afghanistan et en Iraq, la Directrice générale indique qu’elle compte s’appuyer sur les experts nationaux et internationaux pour orienter et coordonner l’aide nécessaire afin de protéger le patrimoine culturel d’Haïti. « Ce patrimoine, souligne-t-elle, « est une source d’identité et de fierté inestimable pour les habitants de l’île et sera essentielle au succès de leur reconstruction nationale ».

Il est important d’éviter que les chasseurs de trésors fouillent les décombres des nombreux lieux emblématiques qui se sont effondrés pendant le séisme comme l’ancien Palais présidentiel et la cathédrale de Port-au-Prince, ou de nombreux bâtiments de Jacmel, la ville coloniale française du 17e siècle, qu’Haïti envisageait de proposer pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le seul bien inscrit sur la Liste -le Parc national historique –Citadelle, Sans Souci, Ramiers- avec son palais royal et sa grande forteresse, a été épargné par le tremblement de terre. C’est également le cas des principaux musées et archives du pays.

L’UNESCO a déjà contribué à sauvegarder les archives historiques exceptionnellement riches de l’historien haïtien Georges Corvington. Elle contribue également aux efforts visant à sauver les fresques ou les vestiges significatifs des remarquables peintures murales qui ornaient la Cathédrale épiscopale de la Sainte-Trinité de Port-au-Prince.

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Mise en garde de l’ISPAN le 29 janvier

Note de presse No 002

Soumise à AlterPresse

L’Institut de Sauvegarde du Patrimoine National (ISPAN), justement alarmé par les dispositions prises pour procéder à la démolition immédiate des structures, installations et constructions jugées dangereuses, suite au séisme du 12 janvier 2010, lance un appel d’urgence
aux Mairies, au Ministère des Travaux Publics et à tous les organismes et institutions nationaux d’obtenir son accord avant de procéder à la démolition de toute construction ancienne à caractère patrimonial historique. L’ISPAN fera effectuer une évaluation approfondie
des structures concernées par des techniciens spécialisés et sous son contrôle.

Il demeure entendu, le cas échéant, que la sécurisation et la protection du périmètre des
sites en question, l’interdiction d’accès, ainsi que toutes les mesures appropriées pour éviter
les accidents sont souhaitables et recommandées.

Cet appel vise la sauvegarde du patrimoine bâti à haute valeur culturelle de notre pays, déjà
si lourdement affecté par le tremblement de terre du 12 janvier.

Port-au-Prince, le 29 janvier 2010

Daniel Elie
Directeur Général