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Haïti-séisme : Billets aller-retour

Par Wooldy Edson Louidor

P-au-P., 03 fév. 2010 [AlterPresse] --- Alors que des annonces d’éventuels séismes tendent à générer une situation de panique dans les zones qui ont été frappées par le tremblement de terre du 12 janvier dernier, notamment à Port-au-Prince, des personnes déplacées en province reviennent progressivement dans certains quartiers de la capitale en quête d’emploi et d’aide humanitaire, selon les informations recueillies par l’agence en ligne AlterPresse.

Près de 500.000 personnes ont fui la capitale durant les trois dernières semaines ayan suivi le séisme, selon des données fournies par le gouvernement.

Cette migration vers la capitale, principal lieu de concentration de l’aide humanitaire et des opportunités d’emploi, fait accroitre le nombre de réfugiés dans certains centres, en même temps qu’elle contribue à en détériorer les conditions de vie, déjà précaires, constate AlterPresse.

Jusqu’à quand la relocalisation des centres de réfugiés, qui sont en train de se convertir en abris permanents ? Selon quelle politique ?

Le premier ministre Jean Max Bellerive affirme le 2 février, lors d’une convocation au sénat, que des plans sont à l’étude.

Jusqu’à quand la déconcentration de l’aide humanitaire et des opportunités d’emploi vers les villes de province, qui sont ou directement affectées par le séisme du 12 janvier à l’instar de Jacmel, Léogane et Petit-Goâve ou indirectement comme le reste du pays ?

La distribution de l’aide alimentaire progresse, mais des difficultés persistent dans la coordination générale de l’aide humanitaire, reconnait le gouvernement. C’est une « question brulante », souligne le premier ministre. Des obstacles demeurent notamment au niveau de la disponibilité de tentes.

Flux migratoire des villes de province vers la Capitale

A Cité aux Cayes, quartier populaire situé entre Delmas 31 et la route de l’Aéroport (Avenue Maïs Gâté/Nord de la capitale), plusieurs nouveaux centres de réfugiés ont été récemment construits, alors que d’autres ont considérablement été agrandis, explique un habitant de la zone.

Ces nouveaux réfugiés reviennent du Sud d’Haïti, notamment des Cayes (d’où le nom), en quête d’emploi et d’aide humanitaire, ajoute un jeune universitaire dont les rêves se sont « envolés » avec le tremblement de terre du 12 janvier.

Les centres de réfugiés convertis en abris permanents

« Un grand nombre de personnes qui, au début, venaient simplement dormir la nuit dans les centres de réfugiés y vivent maintenant de façon permanente avec leur famille et leurs effets, par peur des répliques et même d’éventuels séismes qui pourraient être plus puissants que celui du 12 janvier dernier », fait-il remarquer.

« Les gens essaient de s’adapter à cette nouvelle forme de vie qui devait être provisoire, mais qui semble s’installer pour longtemps », poursuit-il.

« Les gens préfèrent venir ici où ils espèrent trouver un emploi ou recevoir de l’aide, au lieu de rester dans les villes de province sans rien faire », opine-t-il.

De retour à Port-au-Prince en quête d’emploi et d’aide humanitaire

Un bon nombre d’habitants de Cité aux Cayes augmentent les longues files de personnes qui cherchent du travail dans les usines de sous-traitance et la Mairie de Delmas qui se trouvent à proximité de leur quartier.

La majorité de ces usines, qui ont rouvert leur porte, embauchent actuellement des ouvrières et ouvriers, alors que la Mairie de Delmas offre des emplois contractuels dans le cadre de projets à haute intensité de main d’œuvre, selon les informations recueillies.

Les religieux qui interviennent à Cité aux Cayes ont distribué de l’aide humanitaire dans les centres de réfugiés, mais l’aide s’est révélée très insuffisante en raison des besoins immenses auxquels sont confrontées de nombreuses familles.

Celles qui ont obtenu de l’aide n’ont aucune assurance de continuer à en bénéficier, tandis que celles qui n’ont pas pu en recevoir guettent la prochaine distribution. [wel gp apr 03/02/2010 00 :30]