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Haïti / Agitations : un mort aux Gonaives et des étudiants blessés à Port-au-Prince

Collaboration de RL

P-au-P., 28 nov. 03 [AlterPresse] --- Plusieurs points du pays ont été agités ce 28 novembre en Haiti avec d’importants incidents aux Gonaives (Centre-ouest) où une personne a été tuée et Port-au-Prince où des étudiants ont été blessés.

Une personne a été tuée d’une balle à la tete dans l’ambiance qui a suivi une manifestation anti-gouvernementale de centaines d’élèves et de membres de divers autres secteurs de la société gonaivienne, dont des professeurs et des avocats, ont rapporté des correspondants.

Des tirs d’armes automatiques ont été entendus un peu partout à travers la ville, lorsqu’un travailleur qui plaignait un immeuble a été touché à la tête.

Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir en place, disant qu’ils ne voulaient plus du président Jean Bertrand Aristide dans le pays.

La manifestation a été effectuée suite à une messe pour marquer l’anniversaire de décès de jeunes victimes de la répression durant le gouvernement dictatorial de Jean-Claude Duvalier en 1985.

C’est la première fois que des élèves ont manifestée aux Gonaives, depuis les agitations qui ont suivi le meurtre du chef de l’ancien « armée cannibale », Amiot Metayer, à la fin de septembre 2003.

Un des responsables du Front de Résistance des Gonaives (nouveau nom de « l’armée cannibale »), Winter Etienne, a promis d’ « appréhender Aristide », qui prévoit de se rendre le premier janvier 2004 aux Gonaives, dans le cadre de la célébration du bicentenaire de l’indépendance d’Haiti.

Les membres du Front de Résistance des Gonaives ont d’ailleurs perturbé les travaux d’infrastructure en cours dans la ville en vue des célébrations officielles.

Les incidents de Gonaives, se sont produits au même moment d’une manifestation estudiantine antigouvernementale à Port-au-Prince, où plusieurs personnes ont été blessées.

Après avoir parcouru plusieurs rues de la capitale en chantant des slogans anti-Aristide, les étudiants ont été attaqués à coups de pierres et de plusieurs autres objets par des partisans du pouvoir.

La police qui paraissait contenir jusque-là les débordements des contre-manifestants a fait preuve de passivité au moment des attaques violentes des partisans du gouvernement, ont estimé des dirigeants étudiants. Une forte panique a régné au Champ de Mars, principale place publique de la capitale, où des jets de pierres pleuvaient et la police tirait en l’air.

Près d’une centaine d’étudiants se sont réfugiés au Musé d’Art du Collège St Pierre. Parmi ces étudiants, il y aurait eu plus de trois blessés, selon les premiers bilans.

Plusieurs manifestants se sont plaints à la presse d’avoir été brutalisés par des policiers. Des étudiants ont été arrêtés par la police puis relâchés et reconduits à la faculté d’Ethnologie, où la manifestation avait démarré.

Les contre-manifestants étaient emmenés notamment par le cameraman de Télé timoun (appartenant à la Fondation Aristide), Maugé Pharaud.

A Jacmel (Sud-est) une tentative de manifestation d’élèves a été tuée dans l’oeuf lorsque la police a tiré des gaz lacrymogènes alors que les jeunes se trouvaient encore à l’intérieur de l’établissement scolaire d’où devait partir la marche. [gp rl apr 28/11/2003 18:00]