P-au-P., 28 janv. 2010 – Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU plaide en faveur d’une approche fondée sur les droits de l’homme dans le processus de reconstruction suite au puissant séisme qui a ravagé Haiti le 12 janvier dernier.
Il faut que l’assistance à Haïti « soit ancrée dans les droits de l’homme et s’assure que les causes profondes des vulnérabilités, qu’il s’agisse de la pauvreté et la discrimination, soient traitées », déclare la Haut-Commissaire adjointe aux droits de l’homme, Kyung-wha Kang, lors d’une session extraordinaire débutée le 27 janvier à Genève.
Selon elle, les plus vulnérables, en particulier les handicapés, les personnes âgées, les femmes et les enfants, sont les plus menacés par la violence, les trafics et les arrestations arbitraires et il est indispensable de les protéger contre ces risques.
Kyung-wha Kang souhaite également que le niveau des ressources engagées pour la reconstruction d’Haïti soit maintenu dans les années à venir afin d’assurer des politiques de développement durable.
« L’urgence de la reconstruction, le pragmatisme de la planification ne doivent pas nous écarter de cette approche » fondée sur les droits de l’homme, avertit pour sa part Michel Forst, expert indépendant sur la situation des droits de l’homme en Haïti.
« Il est possible de faire de l’assainissement avec une approche du point de vue de l’accès aux droits. Il en va ainsi de la construction des écoles, des lycées et des hôpitaux : en gardant en tête le droit à l’éducation ou l’accès aux soins », explique-t-il.
De son côté, le Représentant du Secrétaire général pour les personnes déplacées dans leur propre pays, Walter Kälin, rappelle que les catastrophes « aggravent les cadres existants de discrimination et de déséquilibre du pouvoir au sein de la société touchée ».
« L’expérience montre que souvent, les gens se trouvent dans les pires situations de vie six à douze mois après la date de la catastrophe, alors que les financements d’urgence ont cessé », souligne-t-il. [gp apr 28/01/2010 12 :00]